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Les Segpa méritent mieux que ça
Date : mardi 19 avril 2022Tiré d’une websérie à succès, le film Les Segpa suit la même bande d’ados dans leur nouvel établissement. On retrouve dans ce (très) long-métrage leur humour bas du front, doublé d’une écriture en roue libre. La copie est intégralement à revoir.
Cela avait peut-être échappé à certains : Les Segpa sévissent sur YouTube depuis 2016, et leurs sketchs potaches cumulent à ce jour plus de 230 millions de vues. Un vrai succès sur le Web qui, logiquement, appelait à une déclinaison au cinéma. Révélée par Cyril Hanouna, coproducteur du film, la bande-annonce fait immédiatement polémique : certains y ont vu une énième stigmatisation des élèves en section d’enseignement général et professionnel adapté. Une pétition en ligne a même été lancée pour demander « la modification du titre du film et le retrait de toutes allusions à l’enseignement spécialisé indispensable dans notre système éducatif ».
Difficile de donner tort à ces détracteurs tant le film n’a, en effet, que faire des réalités du milieu scolaire. Ici, Les Segpa se résument à cinq-six cancres issus des quartiers populaires de Marseille, qui ne forment même pas une classe. Exclus de leur collège pour leurs excès comportementaux, ils sont admis à leur grande surprise dans un établissement privé -très high school US dans l’esprit- lequel consent à leur donner une seconde chance. On espérait alors voir poindre une parodie des teenage movies américains, comme un amusant choc des cultures… Il n’en est rien. Ce décor quelque peu extravagant n’est qu’un prétexte pour mettre les personnages dans des situations au ressort comique limité, voire carrément vulgaire. A défaut de rire, on s’ennuie ferme devant cette suite de sketchs de mauvais goût, sans la moindre épreuve ni réel enjeu pour les personnages. La preuve, une fois de plus, que passer du petit au grand écran n’a rien d’automatique. Et que réaliser une comédie de 1h39 (tout de même !) demande autrement plus de travail dans l’écriture. Un zéro pointé.
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Ludivine Gonthier. 27 ans. Peint sa vie au gré de ses joies et de ses peines, guidée par son seul instinct. A élu domicile au bord du Clain, dans un atelier troglodyte loin des tumultes de la vie parisienne. Signe particulier : ne passe pas une journée sans peindre.