A la recherche des ancêtres de Toumaï

A 84 ans, le paléontologue Michel Brunet est reparti au Cameroun avec une nouvelle équipe afin de débusquer le chaînon manquant entre les grands singes et les humains.

Romain Mudrak

Le7.info

Il ne s’arrêtera jamais… Entre novembre et décembre 2024, le paléontologue poitevin Michel Brunet a passé six semaines à Baffousam-Dschang sur les hauts plateaux du Cameroun. A 1 500 mètres d’altitude, dans une zone boisée dense baignée par un climat tropical. Difficile de croire que le vieux 
« chercheur d’os » de 84 ans dispose encore des capacités physiques pour ce genre d’exercice. Et pourtant… « L’Afrique est sa cure de jouvence », confie l’un de ses proches. Après avoir découvert Abel (3,5 millions d’années), le premier préhumain connu à l’ouest du Grand Rift africain, et Toumaï, le plus ancien représentant actuellement connu de la famille humaine daté de 7 millions d’années, Michel Brunet continue dans sa logique scientifique et souhaite remonter encore plus loin.

En allant fouiller dans cet ensemble volcano-sédimentaire daté autour de 20 millions d’années, cette équipe pluridisciplinaire composée de Tchadiens, de Camerounais et de Français, tente de valider un scénario original. « Dans ces niveaux sédimentaires, il est possible de mettre au jour des restes d’une population ancestrale d’Hominoidea regroupant à la fois des Gorillinae, autrement dit des gorilles, des Paninis pour les chimpanzés et des Hominini à l’origine de la famille humaine », 
assure Michel Brunet. En d’autres termes, le chaînon manquant entre les grands singes et l’Homme, le moment où les deux espèces se sont séparées. Une façon encore de prouver que « nous sommes tous des Africains et, hors d’Afrique, tous des migrants ».

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