La Voix des oublié.e.s, premier épisode

La voix des oublié.e.s, tel est le nom commun au podcast et à l’exposition réalisés par les Poitevins Agathe Gallo et Romain Rossard. Un projet fait de sons et de photos qui disent la vie de ceux que l’on n’entend jamais. Rendez-vous vendredi pour une écoute collective.

C’est entre les murs de la 
librairie-café Aux Bavardages, à Poitiers, que va résonner vendredi en avant-première la voix de Christophe. Ce premier épisode du podcast La Voix des oublié.e.s. sera diffusé lors d’une écoute collective, en présence de ses co-réalisateurs, Agathe Gallo et Romain Rossard. La première est la fondatrice du média culturel Quartier libre, le second est infirmier à domicile à temps plein, photographe à temps libre. De leur association est né un double projet, sonore et visuel, autour des « oublié.e.s ». 
Qui sont-ils ? Des patients de Romain mais pas que. « En leur parlant, en les écoutant dans leur solitude et leur précarité, je me suis senti témoin de leur résilience. Et j’ai eu envie de les prendre en photo avec leurs objets du quotidien. Tous ont comme point commun une vie marquée par des traumatismes, que ce soit une carence affective, des violences, physiques parfois sexuelles, l’émigration… A cela s’ajoutent des maladies chroniques et invalidantes. » De son côté, Agathe nourrissait le projet de « donner la parole à ceux qu’on n’entend pas, comme les personnes qui vivent dans la rue, qui dérangent, qui font peur mais qui parlent de ce qui se passe dans le monde contemporain ». Alors Romain est retourné voir ses patients, des habitants de Beaulieu essentiellement, en compagnie d’Agathe.

« On a posé le micro »

« On n’a pas sorti le micro tout de suite. » Le temps que la confiance s’installe. « Finalement on a choisi de le poser, ajoute Agathe. Ce ne sont donc pas des interviews mais des discussions, des échanges, des récits de vies… » Résultat : jusqu’à « quatre à cinq heures de rushs » pour recueillir ces histoires d’isolement et de solitude, parfois les deux. « Il y a beaucoup de travail au montage pour faire ressortir les voix des bruits. On entend la télé, l’horloge… Mais chaque son dit beaucoup de leur quotidien. » On retrouve ces objets ou d’autres sur les photos de Romain. « Il y a une dimension sociale et relationnelle dans la photo comme dans la prise de son, constate l’infirmier. On n’a pas voulu tomber dans le misérabilisme mais au contraire montrer l’énergie, la résilience de ces personnes. » Une humanité qui a incité le cabinet dentaire de Beaulieu, rue de Vaudouzil, à soutenir le projet.

Le premier épisode de La Voix des oublié.e.s sera disponible sur toutes les plateformes dès samedi, et l’exposition associant le podcast et les photos sera visible du 22 septembre au 17 octobre au centre d’animation de Beaulieu. En attendant, qui sait, d’aller de maison de quartier en maison de quartier « pour ouvrir la discussion et permettre que les personnes isolées voient l’expo ».

La Voix des oublié.e.s, avant-première en écoute collective, vendredi à 19h, Aux Bavardages, à Poitiers. Plus d’infos sur quartier-libre.eu, Facebook, Instagram.