A Poitiers, Générations Santé Numérique (GSN) accompagne les professionnels de santé dans le développement d’innovations médicales et offre aux startups un terrain d’expérimentation auprès des patients.

Romain Mudrak

Le7.info

Un dispositif technique discret qui réduit les chocs avec la zone du corps équipée d’une chambre implantable. C’est l’idée imaginée par Ange-Solal Llantia, 24 ans lorsqu’on lui a diagnostiqué… un cancer du sang. 
« Une chambre implantable sert à recevoir les traitements, on la garde plusieurs mois et parfois même à vie. Mais je me suis rendu compte que le moindre choc dans les interactions du quotidien est hyper douloureux, à tel point que je m’empêchais plein de choses, et en particulier de faire du sport. » Or l’activité physique a des bienfaits reconnus dans le processus de guérison. Avec un ami rencontré à Poitiers durant ses études de commerce international, il fonde Cellule rouge et élabore des prototypes de protection à glisser sous un t-shirt. 


Déjà 39 projets soutenus

Mais au-delà de sa propre expérience, il voudrait tester son idée auprès d’autres patients équipés. C’est là qu’Ange-Solal s’est rapproché d’un nouveau tiers-lieu au nom évocateur : Générations Santé Numérique (GSN).


Plus qu’un espace physique, il s’agit d’un incubateur porté par sept partenaires qui y consacrent de l’argent et/ou du personnel. Le CHU et l’université de Poitiers sont de la partie, mais aussi le Groupe hos pitalier Littoral Atlantique à La Rochelle, le Grand Feu à Niort ou encore les trois technopoles de l’ex-Poitou-Charentes. Le but ? 
« Favoriser les innovations en santé numérique en proposant des terrains d’expérimentation aux startups et entreprises », explique Manuel Roulaud, coordinateur de GSN. Tout à fait ce dont a besoin Ange-Solal pour développer son projet. Mais ce n’est pas tout. Ce tiers-lieu a également vocation à accompagner les professionnels de santé dans la valorisation de leurs innovations. A travers l’essaimage notamment, autrement dit le transfert de technologie d’un laboratoire de recherche vers une société spécialement créée pour cela.


Labellisé et financé depuis quelques mois par le programme France 2030, le tiers-lieu GSN soutient déjà 
39 projets à vocation médicale plus ou moins avancés dans leurs démarches. Parmi eux, on peut citer Sleep Scan, un outil d’enregistrement de l’activité cérébrale développé par le neurophysiologiste du CHU Xavier Drouot, qui préserve la qualité du sommeil des patients en réanimation (Le 7 n°524). Du côté de Cellule rouge, Ange-Solal Llantia aimerait « recueillir les avis de professionnels de santé et de patients avec différents profils » pour s’assurer de la pertinence de sa solution. Avant de lancer un financement participatif d’ici la fin de l’année.

À lire aussi ...