Bien plus qu’une 
comédie romantique, Aimons-nous vivants soulève des sujets 
puissants avec humour et subtilité.

Charlotte Cresson

Le7.info

Un an après son AVC sur la scène de l’Olympia, le crooner Antoine Toussaint (Gérard Darmon), qui craint un nouvel accident, décide de se rendre en Suisse pour recourir au suicide médicalement assisté. Le « Dean Martin français » est dépressif, n’a plus d’inspiration et souffre de solitude malgré l’adulation de ses nombreux (et vieillissants) fans. Dans le train pour Genève, sa route croise celle de… la vie sous les traits de Victoire (Valérie Lemercier), bruyante fan de la première heure, sortie de prison pour assister au mariage de sa fille. Une rencontre étonnante qui bouleversera les protagonistes à jamais. Si le personnage de vieux roublard aigri séduit par une femme exubérante est un classique du cinéma, la sensation de déjà-vu s’arrête là. Dans Aimons-nous vivants, clin d’œil au titre de François Valéry, les messages sont divers et puissants. Du « parcours du combattant » qu’implique le processus de mort dans la dignité à la solitude, en passant par l’amour quand on n’a plus 
20 ans et notre rapport aux autres, Aimons-nous vivants pousse à l’introspection avec humour et sensibilité. Gérard Darmon et Valérie Lemercier campent un duo attachant et diamétralement opposé qui permet au spectateur de s’identifier dans ces personnages imparfaits. Les rôles secondaires apportent eux aussi leur pierre à l’édifice, tout particulièrement le manager dévoué et maladroit incarné par Patrick Timsit. L’intrigue est portée comme un fil rouge par le titre de François Valéry et la fameuse phrase pleine de sens : « N’attendons pas que la mort nous trouve du talent, aimons-nous vivants ». C’est bien plus fort qu’une simple comédie romantique, non ?

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