Ça suffit : va dans ta chambre !

Consultante en parentalité certifiée, Hélène Ribler propose un soutien aux parents et aux enfants pour relever les défis de l’éducation.

Le7.info

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Heureusement, de nos jours, fessées et autres violences physiques ne sont plus acceptées comme moyen d’éducation. Mais alors, par quoi les remplacer ? La réponse la plus répandue, c’est l’isolement. L'isolement, ou « time out », c'est un peu comme mettre au coin mais pas tout à fait pour que l'enfant se calme. 


Or, il peut y avoir d’autres formes. Par exemple, à l’école, un « carré d’isolement » tracé à la craie dans la cour mis en place pour isoler les enfants désobéissants. On retrouve bien la notion de privation du moment de jeu que représente la récréation, mais à cela s’ajoute l'humiliation d'être exposé devant tous les élèves. Quelle réflexion un enfant peut-il engager dans un tel contexte ?


On peut imaginer qu’à la maison cela se passe autrement, qu’envoyer l’enfant dans sa chambre c’est pour son bien, qu’il va apprendre de ce « bannissement ». Mais qu’attend-on de lui exactement ? L'isolement et le retrait des privilèges sont présentés comme des solutions efficaces pour éviter que les « comportements indésirables se généralisent ». 
Or, ce qu’on veut nous faire croire c'est que l'enfant isolé va devenir plus obéissant si ses parents se montrent indifférents à son appel à l’aide et à sa souffrance ! 


Il préférera au contraire avoir une relation inconfortable avec son parent plutôt qu’une absence de lien. C’est pour cela qu’il adoptera une posture maladroite, voire inadaptée, qu’il sourira quand il est grondé, simplement parce qu’il a intégré qu’un sourire favorise une bonne relation.


En réalité, en situation d’isolement, les enfants les plus jeunes éprouvent des sentiments de tristesse, de peur, de solitude et de rejet tellement envahissants qu’ils n’ont qu’un objectif : se rapprocher de leur parent. Les enfants plus grands, loin de réfléchir à leurs « fautes », vont tourner dans leur tête leur chagrin, leur rancœur, leurs sentiments d'injustice et leurs peurs, ce qui impacte leur estime d'eux-mêmes. 


Si l’objectif de notre société est de produire des enfants suffisamment dociles pour obéir, sans réfléchir et non des êtres pensants, alors nul doute que l’isolement est une technique garantie. En revanche, si votre but est de construire des individus responsables et empathiques, la considération de l’enfant comme capable de comprendre ses erreurs passe par d’autres techniques éducatives tout aussi efficaces.