Pour la première année, les lycéens en terminale bac pro vont devoir réaliser un stage en entreprise rémunéré par l’Etat. Un tremplin vers une possible alternance derrière ? Au lycée Saint-Jacques-de-Compostelle, on l’espère.

Arnault Varanne

Le7.info

La réforme du lycée professionnel n’en finit plus d’égrener ses nouveautés. Mise en place en 2024, elle entre pleinement en application cette année, avec notamment l’instauration du 
« parcours Y ». « Les jeunes en terminale bac pro passent leur examen plus tôt pour s’y consacrer ensuite », détaille Laëtitia Queneau, responsable pédagogique au lycée Saint-Jacques-de- Compostelle. Concrètement, trois solutions s’offrent à eux « à partir du 20 mai, abonde Alexandra Inard-Gravelle. Soit les élèves veulent continuer en formation initiale et restent au lycée pendant cette période, nous leur proposons alors de consolider leurs acquis en vue du BTS. Soit ils envisagent de se réorienter et font ces semaines en immersion (rémunérées 100€ par semaine, ndlr), soit ils veulent faire un BTS par alternance... »


« Trouver un 
nouvel alternant »

Dans le dernier cas de figure, le fameux stage rémunéré peut se révéler être « un tremplin », 
complète la professeure d’éco-gestion. Avec, pour l’établissement, des flux d’élèves à gérer en fonction du nombre de semaines de stages dénichées. Alexandra Inard-Gravelle et sa collègue Alexandra Brousseau ont passé « des dizaines d’appels » 
et effectué beaucoup de visites en entreprise pour convaincre les dirigeants de jouer le jeu, sachant que l’alternance monte en puissance dans les formations de l’enseignement supérieur. Responsable des magasins Devred de Poitiers et Châtellerault, Jérôme Le Priellec travaille « depuis six ans avec le lycée ». Le commerçant a ainsi accepté de participer récemment au job dating organisé par l’établissement 
« pour trouver un nouvel alternant en BTS MCO (Management commercial opérationnel) que nous pourrons former de son stage jusqu’à la fin du BTS ». 


Ce ne sera pas Giovanni, qui préfère le secteur de la piscine à celui de l’habillement. Après 
« une quinzaine d’entreprises » démarchées, le jeune homme a obtenu une réponse favorable, d’un pisciniste donc, « pour 
trois semaines ». Son futur employeur ? « Il peut me prendre en apprentissage mais veut d’abord me tester pendant le stage », prolonge Giovanni, qui vise un BTS NDRC (Négociation et digitalisation de la relation clients). Pas facile de se « vendre » 
à 17-18 ans, malgré l’apport d’Infos jeunes pour la rédaction de CV et de l’équipe enseignante sur la manière d’aborder le milieu professionnel. 


Sindy, elle, vise une réorientation de la vente vers la petite enfance. Elle intégrera à la rentrée un CAP Accompagnement éducatif petite enfance, toujours à Saint-Jacques-de-Compostelle. 
Quant à Eva, elle devrait s’orienter vers un BTS NDRC et va profiter d’un stage chez un concessionnaire automobile pour affiner son choix. « Je veux voir si ça me plaît vraiment », indique la jeune fille. Pour rappel, la réforme du bac professionnel vise à « favoriser l’insertion des jeunes et la réussite dans la poursuite d’études », conclut Laëtitia Queneau.

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