A l’initiative de deux mamans de l’école des Minimes, à Poitiers, le défi « 10 jours sans écrans » fait des émules dans la Vienne. Une invitation à partager plus qu’à interdire.

Claire Brugier

Le7.info

La démarche n’est pas neuve. Voilà déjà dix ans que le défi « 10 jours sans écrans » a débarqué en France en provenance du Québec, où il a été initié par un professeur d’éducation physique. « Préparer les enfants et les adolescents à se servir des outils numériques sans se laisser asservir, voilà l’enjeu principal de l’éducation au XXIe siècle », clamait Jacques Brodeur qui, pour lancer ce projet, s’est lui-même appuyé sur un programme (Smart) expérimenté à l’université de Stanford dans les années 1990. 


En France, l’an dernier, plus de 70 000 scolaires ont relevé le défi, 5 000 rien qu’à Bordeaux… Et jusqu’alors aucun dans la Vienne. « Si les institutions sont sourdes, les attentes de terrain par rapport au numérique éducatif sont énormes, constate pourtant Séverine Denieul. Souvent les personnes se taisent de peur de passer pour rétrogrades ou réactionnaires. Or c’est un sujet dont on devrait discuter publiquement. » 


« Ensemble 
loin des écrans »

C’est une dotation municipale de tablettes à l’école maternelle des Minimes, à Poitiers, qui a fait réagir la mère d’élève, par ailleurs membre de l’association nationale Lève les yeux !, qui promeut la déconnexion. « Faire entrer les écrans en maternelle, c’est légitimer leur utilisation, souligne Juliette Guignard, autre maman à l’initiative du défi dans la Vienne. Il ne s’agit pas uniquement de privation mais de se retrouver ensemble loin des écrans. » A l’école des Minimes, la démarche a ainsi inspiré plusieurs rendez-vous à partager à bonne distance des télévisions, consoles, tablettes et autres smartphones, tels qu’un café parents-enfants avec une psychomotricienne, des ateliers d’éveil musical, un après-midi à la ferme, une chasse au trésor. Le défi a fait des émules auprès d’autres établissements, soit déjà près d’un millier d’élèves inscrits à Poitiers mais aussi à Valdivienne, Saint-Savin, Verrières, Mignaloux-Beauvoir. Du 13 au 22 mai, de la crèche au lycée, ils vont donc expérimenter la vie sans écrans. Chacun sera doté d’un carnet de bord -par tranche d’âge- et pourra mesurer ses efforts grâce à un système de points, avec à la clef des récompenses par classe sous la forme de livres et jeux de plateau offerts par des partenaires locaux. A Bordeaux, la municipalité a choisi d’accompagner l’initiative à travers notamment la gratuité de ses piscines.


Contact : defisansecranspoitiers@gmail.com.

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