Le Poitevin Frédéric Bessat s’est lancé le pari fou de parcourir 1 000km à vélo entre Poitiers et le sud de la France. Plus qu’un simple voyage sportif, ce défi vise à sensibiliser un maximum de personnes au déclin de la biodiversité.

Charlotte Cresson

Le7.info

Place du Maréchal-Leclerc, mercredi 16 avril. Frédéric Bessat s’est fixé comme horaire de départ 8h30. Mais le Poitevin, habitant du quartier des Rocs, ne part pas pour un voyage ordinaire. C’est à vélo que l’ancien employé de la Banque de France compte rallier le Midi, où réside son père. 1 000km entre Poitiers et Saint-Martin-de-Crau donc. Deux sacoches bleues à l’arrière, deux blanches à l’avant -les couleurs ont leur importance-, Frédéric ajoute la touche finale : un dernier sticker de la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux). Car lors de son périple, ce défenseur de l’environnement compte sensibiliser à la biodiversité les personnes qui croiseront sa route.


« Qu’allons-nous
leur laisser ? »

« Au début, j’avais juste décidé d’aller voir mon père dans le Midi. Mais je ne voulais pas pédaler pour pédaler. » Et si ce voyage « n’est pas dédié à la LPO »,
le Poitevin compte bien faire d’une pierre deux coups. « Je vais abuser de l’image du gars bien et sympathique que l’on a quand on fait du vélo pour proposer des trucs aux gens. J’ai pris des dépliants de la LPO qui permettent de créer un refuge. Je crois à ces rencontres un peu décalées, notamment auprès des enfants. »


Le matin de son départ, son fils Pierre est venu lui dire au revoir devant l’hôtel de ville. Son fils… C’est pour lui, ou plutôt pour ses quatre enfants, son petit-fils et pour tous ceux qui le suivront que Frédéric se lance dans cette aventure. « Je fais du vélo, de la confiture et j’aime les oiseaux. Ça fait de moi quelqu’un de sympa aux yeux des gens mais ça va bien au-delà, il y a une urgence, alerte-t-il. Si je suis à la LPO ce n’est pas parce que j’aime les oiseaux mais parce que j’aime mes enfants. Qu’allons-nous leur laisser ? » En sensibilisant les gens sur son passage, le Poitevin a le sentiment de « faire sa part ». A l’origine d’un partenariat entre la LPO et la Banque de France, l’enseignant en RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) se lance donc un défi et appréhende certaines étapes de son voyage. « Le col de la Croix-Morand en Auvergne ou la Haute-Ardèche peuvent être assez hostiles », confie-t-il. Lorsqu’il ne dormira pas chez des particuliers, le sportif de 62 ans passera la nuit à la belle étoile. Il faut dire qu’il a l’habitude. 
« Je suis un peu claustrophobe alors j’ai dormi 80 nuits dans mon jardin pendant le Covid. » 
Bien équipé sur son Fahrrad Manufaktur -un peu lourd pour ce projet-, Frédéric a donc pris la route, comme prévu, et devrait atteindre les Bouches-du-Rhône dans une quinzaine de jours... et quelques refuges créés plus tard.

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