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Il y a 7 semaines…
Date : mardi 19 avril 2022Il y a 7 semaines, j’écrivais mon précédent billet pour Le 7. Les Ukrainiens partaient alors sur les routes de l’exode après l’invasion russe… Depuis, le monde a beaucoup changé : la guerre s’enlise, Poutine s’enferre dans sa folie jusqu’au-boutiste, près de 5 millions d’Ukrainiens (dont 90% de femmes et d’enfants) ont trouvé refuge en dehors de leurs frontières depuis le 24 février (chiffres du Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU publiés le 16 avril 2022). Et ces réfugiés ont des visages : ceux des adolescents accueillis dans la classe de ma fille cadette au lycée, celui de cette jeune mère belle comme une madone serrant son bout de chou dans les bras, accueillie par une famille à la gare de Poitiers ou celui de ces femmes avec lesquelles nous avons échangé quelques mots au marché en français, en anglais et en russe. Elles sont fortes, elles sont courageuses ces femmes. Je garde leurs visages en mémoire.
Malgré la guerre, notre vie n’a pas fondamentalement changé. La guerre en Ukraine, ce sont désormais des chiffres, émaillés de récits glaçants d’exactions commises dans des villes devenues martyres, des images de désolation au 20 heures. cv
Mon intime conviction, c’est que nous ne mesurons pas encore toutes les conséquences de cette folie, pour les mois et les années à venir. Je pense à l’impact sur notre société fragilisée économiquement -avec l’inflation qui touche de plein fouet les moins aisés d’entre nous-, à la possible déstabilisation des pays qui dépendent si fortement des importations ukrainiennes et russes pour leur alimentation ou pour l’énergie (les pays du pourtour méditerranéen, l’Allemagne…), aux effets économiques en cascade et aux remaniements géopolitiques de fond aux frontières de la Russie, qui sont le ferment de possibles crises majeures surtout avec un Poutine prêt au pire.
Nous sommes les témoins de ce qui se joue actuellement. Et à notre niveau, nous n’y pouvons pas grand-chose. Par contre, là où nous pouvons agir, faisons-le, en fonction de nos moyens : un sourire, un mot accueillant à ces femmes qui débarquent, un coup de pouce à ce nouveau camarade de classe pour l’aider à s’intégrer (merci Google Trad !), de l’aide matérielle, voire de l’accueil. Notre solidarité et notre humanité peuvent prendre toutes sortes de visages.
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Ludivine Gonthier. 27 ans. Peint sa vie au gré de ses joies et de ses peines, guidée par son seul instinct. A élu domicile au bord du Clain, dans un atelier troglodyte loin des tumultes de la vie parisienne. Signe particulier : ne passe pas une journée sans peindre.