Basket - Poitiers par KO

Après sa performance à Toulouse (51-66), le PB86 a récidivé face à La Rochelle (78-52), avec un troisième quart-temps très consistant. Il faudra compter avec Poitiers cette saison.

Arnault Varanne

Le7.info

Une salle pleine, deux belles formations de Nationale 1, un derby... Que demander de plus un lundi 1er novembre ? Pas grand-chose en réalité ! Poitiers-La Rochelle, c’est d’abord l’histoire d’une filiation. Celle du meneur Arnauld Thinon, ovationné lors de la présentation des équipes et forcément touché au cœur par tant d’attention. C’est celle ensuite d’une ambition à jouer les premiers rôles avec, pourquoi pas, un strapontin en Pro B la saison prochaine pour l’un des deux protagonistes. On s’égare un peu après neuf journées, mais Poitiers offre à domicile un visage tellement séduisant...

Privé de Seguela, Quincy-Jones et Kayembe, suppléé par Elliott, les Rochelais s’attendaient légitiment à souffrir à Saint-Eloi. Et c’est justement ce qui s’est produit. Avec un Marcus Relphorde en mode altruiste (6 passes après un quart-temps, 8 au total, record égalé en carrière), le PB86 prend un très bon départ. Seymour et Pontens s’occupent d’alimenter la marque (17-11, 6e), même si Clerc veille côté maritime. Dans cette entame ultra-offensive, Poitiers engrange avec une belle adresse (23-15, 10e), sans toutefois s’échapper. Dargenton, d’un dunk rageur et communicatif sur Lonzieme, offre même douze unités d’avance aux siens (30-18, 15e). Le temps-mort demandé par François Sence porte ses fruits. En défense de zone et avec des prises à deux systématiques au poste bas, les Maritimes contrarient leur hôte. Clerc, encore lui, chipe deux ballons et provoque des fautes. L’air de rien, La Rochelle se rapproche. Après un 11-1, l’équipe de François Sence est tout près au tableau d’affichage (33-29, 20e). Avec une rotation limitée, le Stade rochelais va-t-il tenir la cadence, autrement dit refaire le coup de Vitré et d’Angers ?...

La réponse est contre-intuitive. Les visiteurs font illusion quatre minutes, puis Mendy (8pts, 6rbds, 16 d’évaluation) remet son équipe à distance respectable (43-36, 24e). Même la troisième faute de Lovro Mazalin passe inaperçu. Relphorde, Legat et Dargenton ont la main chaude et le mano a mano se transforme en solo grâce à un 16-1 euphorisant pour les supporters poitevins. A la 30e minute, la messe est déjà dite (61-39) et le début de quatrième acte le confirme. Chambre lâche deux banderilles à longue distance qui font chavirer de bonheur Saint-Eloi. La formation d’Andy Thornton-Jones termine sur quelques actions de classe, sans relâcher l’étreinte à l’autre bout du parquet. A trois jours d’intervalle, Toulouse (51pts) et La Rochelle (52) ont subi le même sort. Le marathon se poursuit vendredi avec un court mais périlleux déplacement à Challans. Après Ron Anderson Jr et Arnauld Thinon, Mendy et ses copains retrouveront un autre ancien de la maison sur leur route, un certain Mike Joseph. Pour un résultat identique ?

Le joueur
Propulsé dans le cinq de départ depuis plusieurs semaines, Jim Seymour a livré une prestation très solide. D’entrée, l’intérieur poitevin a imprimé le rythme et finit à 12pts à 5/6 avec 12 d’évaluation. Encourageant pour la suite, sachant qu’Yvann Mbaya se cherche toujours (2pts à 4).

La stat
Les Rochelais ont beaucoup souffert au rebond, avec un déficit de 11 prises (25 contre 36). Ils ont payé cash quelques rebonds défensifs laissés en route dans le troisième quart-temps, des deuxièmes chances sanctionnées par Dargenton (8 prises) et consorts.

La fiche
A Poitiers, salle Jean-Pierre-Garnier, Poitiers Basket 86 bat Stade rochelais Rupella 78-52. Mi-temps : 33-29. Evolution du score : 23-15, 33-29, 61-39, 78-52. Score par quart-temps : 23-15, 10-14, 28-10, 17-13. 2283 spectateurs. Arbitrage de MM. Yogachandran et Bouchabou.

Poitiers. Mazalin (6), Relphorde (8), Seymour (12), Pontens (7), Dargenton (7), Legat (12), Mbaya (2), Ngufor (7), Chambre (9), Mendy (8). Entraîneur : Andy Thornton-Jones.

La Rochelle. Carey (12), Gassama (4), Clerc (11), Thinon (10), Lonziem (7), Elliott (8), puis Meite, Dudit. Entraîneur : François Sence.

 

Ils ont dit…
Andy Thornton-Jones, entraîneur du PB86 :
« On est très content du résultat, de l’ambiance de la salle et du comportement de l’équipe. On a vu un groupe, de la cohésion, une équipe qui a joué ensemble. Je pense qu’ils ont mérité la victoire. Le retour des vestiaires a été très bon, on a réussi à mettre la tête de La Rochelle sous l’eau. On savait que ce serait un match difficile nerveusement. Le retour de Toulouse s’est fait très tard, il fallait enchaîner avec la récup’... Les mecs ont réussi à trouver les ressources pour faire le job. Marcus ? Il a fait un très très bon match, tout en justesse. Quand il joue comme ça, c’est très précieux pour nous. »

Marius Chambre, meneur du PB86 : « Le 1er novembre, c’est toujours un jour particulier puisque c’est l’anniversaire de mon papa. Il était dans les tribunes, il fallait faire un bon match ! Il n’y a pas grand-chose à jeter dans ce match. Tout le monde a apporté, pris beaucoup de plaisir, autant nous que les supporters. On avait envie de faire un match plein parce qu’on sait que cette salle vit bien. Ce qui fait la différence, c’est la défense. On encaisse 52pts. Après, on sait qu’on va mettre des tirs, qu’il y aura un peu d’euphorie. On a la chance de bien récupérer. Le club met à dispo les kinés, la balnéo, le bain froid... Toulouse et La Rochelle, des matchs référence ? Oui, on peut s’appuyer là-dessus. »

François Sence, entraîneur du Stade rochelais : « Physiquement, on est entamé, on joue à sept-huit depuis une semaine. On a manqué l’entame de match sur notre défense, on n’était pas assez incisifs. Après, dans le troisième quart-temps, ça a été difficile de repartir. Je ne peux pas en vouloir aux gars. Avec tous les pépins qui nous sont arrivés, si on nous avait dit qu’on ferait deux sur trois (victoires à Vitré et contre Angers), on aurait signé tout de suite. Le groupe est forcément déçu pour son capitaine (Arnauld Thinon, ndlr), il aurait aimé qu’on fasse un meilleur match ici pour son retour. Ce soir, ce n’était pas un manque d’envie, mais on a eu ce trou d’air de dix minutes qui nous coûte le match. »

Arnauld Thinon, meneur du Stade rochelais : « Ce n’est pas le scénario que j’attendais... Un grand merci au public pour son accueil. Je m’y attendais un peu, mais sur le moment ce n’est pas pareil. Ça fait chaud au cœur. Sur ce match, on est arrivé avec beaucoup de fatigue. Si on avait voulu gagner, il nous aurait fallu beaucoup plus d’adresse... »

 

 

DR Sly Sly Sport

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