Etudiants en médecine, la réserve sanitaire

A Poitiers, les étudiants de médecine, pharmacie et maïeutique constituent une réserve sanitaire très motivée et prête à venir renforcer les équipes de professionnels en place face à l’épidémie de Covid-19.

Laurent Brunet

Le7.info

Ils sont prêts ! Dans cette « guerre » engagée contre le Covid-19, la majorité des étudiants de médecine de Poitiers se sont portés volontaires pour monter au front le moment venu. Depuis plusieurs jours, la faculté et les associations de carabins interrogent les étudiants de la deuxième à la sixième année afin de constituer des listes de volontaires. « C’est une sorte de réserve sanitaire, inutile de les réquisitionner, ils sont super mobilisés et très réactifs », assure le doyen de la faculté, Marc Paccalin.

« Si je peux aider, j’y vais ! »

Confinement oblige, comme tous les étudiants de l’université de Poitiers, ils continuent de suivre des cours à distance depuis chez eux, avec même des contrôles de connaissance. Mais évidemment, les étudiants de médecine, de pharmacie et les futurs spécialistes de la maïeutique (sages-femmes) sont en première ligne pour venir renforcer leurs aînés en poste au CHU ainsi que dans les Ehpad, les maternités et dans les cabinets de médecine libérale. Actuellement, 25% des promotions de 4e, 5e et 6e années (qui représentent 600 étudiants) effectuent leur stage comme prévu et se retrouvent parfois au contact de patients Covid-19. Les autres attendent le moment où ils seront appelés, non sans une certaine frustration. Flavien, en 4e année de médecine, témoigne : « C’est mon futur métier, je ne veux pas rester chez moi. Je comprends mes camarades qui ont des enfants ou qui souffrent d’une maladie chronique. Mais moi, si je peux aider, j’y vais ! »

Chacun son rôle

Concrètement, les élèves de 4e année comme Flavien sont habilités à effectuer les tâches d’aide-soignant, leurs camarades de 5e et 6e années peuvent exercer en tant qu’infirmiers. Toutefois, les seconds pourraient être préservés afin de préparer sereinement l’Examen de classement national. Il faut penser à la suite. Très motivés, les 2e et 3e années seront appelés pour renforcer les équipes indispensables de brancardiers et d’agents des services hospitaliers.

« Chaque semaine, les chefs de service me transmettent leurs besoins en nombre d’étudiants, explique le Dr Marc Paccalin. Ces effectifs sont susceptibles d’être réajustés en 24h. » Certains étudiants se sont portés volontaires pour aller à Saintes, Cognac, La Rochelle. Bref, là où on a besoin d’eux. Reste que pour le moment, la Nouvelle-Aquitaine est relativement épargnée par le Covid-19. En attendant le pic de l’épidémie, il faut tenir dans le temps. Et dans la rotation nécessaire des équipes de soignants, les étudiants des filières médicales sont prêts à prendre leur tour de garde.

Photo : archives NPI

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