
Aujourd'hui
Le foie, le cœur mais aussi la peau, les tendons, moins connus. Chacun d’entre nous peut un jour être concerné par la transplantation d’organes en tant que donneur, receveur ou membre de la famille. Si l’acte est complexe médicalement parlant, il l’est tout autant sur le plan éthique. Souvent réalisé après un décès, ce geste soulève de nombreuses questions, notamment chez les proches. « Mon compagnon déclaré décédé était-il vraiment décédé ? Elle respire encore, sa poitrine se soulève ! Bien souvent, pour la famille, le don d’organes semble achever une vie. Ils peuvent se sentir coupable d’avoir arrêté un processus qui se serait arrêté », indique Roger Gil, professeur émérite de neurologie au CHU de Poitiers. Si en France la loi indique que nous sommes tous présumés donneurs d’organes et de tissus, « une carte de donneur peut considérablement soulager la famille même si elle n’a pas de valeur juridique ». L’aspect anonyme du don prévu par la loi est également compliqué à gérer. « On ne sait pas qui ça va sauver. Il faut accepter de ne pas connaître son visage. » Difficile également pour le receveur de reprendre le cours de sa vie grâce à ce « cadeau inestimable ». De son côté, le donneur doit lui aussi affronter les conséquences d’un tel acte en apprenant à vivre sans l’organe retiré. De plus, « il se sent parfois seul car l’attention est souvent davantage portée sur la personne malade ».
Ces questionnements et réticences peuvent conduire à une pénurie d’organes. « Il y a une culture du don à promouvoir. Des campagnes sont faites dans les lycées mais il faudrait plus de visibilité », souligne le Pr Gil, favorable à une « pédagogie du cœur » plutôt qu’aux règlements. « Il y a une dissociation à faire entre le pays légal et le pays réel. La loi dit que celui qui n’a pas refusé a accepté le don. Mais comment passer outre une vie de famille, de mère, d’époux. Je crois plus à une éthique de la compréhension. » Pour poursuivre cette « pédagogie du cœur », Roger Gil interviendra lors d’une table ronde jeudi aux côtés d’autres spécialistes et des comédiens de la Cie Studio Monstre.
En guise d’introduction de la table ronde, la Cie Studio Monstre dévoilera la deuxième partie de France – Pièce de cœur, présentée au public en intégralité le lendemain à 18h dans le cadre d’une sortie de résidence. La dramaturge Mathilde Souchaud et le comédien Théophile Sclavis soulèveront les enjeux éthiques liés au don d’organes à travers l’histoire de France. « Le personnage a bénéficié d’une greffe et va à la rencontre de la veuve de son donneur. Le but c’est que la table ronde puisse partir de cette situation », explique Mathilde Souchaud. En croisant les disciplines, la table ronde s’adresse ainsi à un public très divers.
Dès samedi et jusqu’au 8 mars 2026, petits et grands sont invités à aller à la rencontre des sons à travers une exposition immersive et ludique. Divisée en deux grandes parties, l’installation permet d’expérimenter les principes fondamentaux du son, sentir les vibrations, jouer avec les fréquences et comprendre la propagation des ondes. « La première partie est axée sur la physique. Elle se fait accompagné d’un animateur et permet de réaliser des manipulations de physique autour du son, indique Edith Cirot responsable de programmation scientifique à l’Espace Mendès-France. La seconde se fait en autonomie et en petits groupes. Plusieurs zones permettent de découvrir le fonctionnement de l’oreille, les bruits urbains ou encore le chant des oiseaux. » Une bonne façon de prendre conscience que le son est partout !
Son ! Jouez avec les ondes, du 12 avril au 8 mars 2025. A partir de 4 ans.
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