Ils étaient environ 350 à manifester ce soir dans les rues de Poitiers, une outarde comme étendard. Deux ans après Sainte-Soline, les « anti-bassines » ont voulu marquer le coup à travers un « carnaval coloré, une méga-boum mobile joyeuse, festive et déterminée ». Comme l’an dernier et presque comme un « rituel », ils ont choisi le Pont-Joubert de Poitiers, sous lequel coule le Clain, comme lieu de rassemblement. D’abord pacifiques, les membres ont pris la parole à tour de rôle pour se remémorer leurs luttes mais aussi leurs victoires au son de la chorale militante « L’Echo rageuse ». « Quinze projets de bassines ont été annulés dont six dans le bassin du Clain. L’outarde qui nous accompagne ce soir peut de nouveau chanter », se sont-ils réjouis. Le cortège (et l’oiseau en voie d’extinction) se sont ensuite dirigés vers la caserne d’Aboville, autre lieu symbolique, pour dénoncer « la rangée d’uniformes », « les tirs de LBD et de grenades » à Sainte-Soline et Migné-Auxances. C’est ici que les manifestants ont choisi de présenter leur « triple-lanceur » en carton, réplique du lance-grenades multi-coups utilisé par les forces de l’ordre. Les esprits se sont échauffés entre gendarmes et militants souhaitant accéder à la caserne, avant de finalement s’apaiser. Les manifestants ont ensuite fait demi-tour pour retourner sur le Pont-Joubert. Le rassemblement s’est achevé dans le calme.