
Hier
Il y a quelques jours, alors qu’il faisait beau dehors et que Poitiers était en terrasse, je me suis enfermée dans une salle de cinéma pour regarder Lire Lolita à Téhéran. Ce film a le mérite de montrer une réalité crue, difficile, sans tomber dans l’horreur, la surenchère de violence (si chère aux productions actuelles) et qu’il est possible de raconter, dénoncer, émouvoir, sans en faire trop. Si je vous en parle, c’est aussi parce qu’il a provoqué beaucoup de réactions en moi. Premièrement, il m’a rappelé que la littérature est vraiment mon premier amour. Deuxièmement, que ma vie n’est pas trop mal. Troisièmement, qu’il y avait encore beaucoup de travail à faire sur cette planète pour rendre l’humanité meilleure. Je suis sortie de là avec l’envie de continuer à parler haut et fort d’empathie, de bienveillance, d’écoute et de lutter à mon échelle contre le fascisme ambiant (si vous ne l’avez pas encore lu : Reconnaître le fascisme par Umberto Eco).
Ce film m’a aussi rappelé le pouvoir des histoires. C’est bien l’une des spécificités de notre espèce : nous créons, nous inventons, nous racontons. Les enfants raffolent des histoires, mais les adultes aussi, même s’ils ne le disent pas. Nous regardons des films, des séries, écoutons des chansons, lisons des livres, regardons des matchs de sport, écoutons nos proches… A quoi servent tous ces récits ? A nous rapprocher, nous comprendre, nous questionner, nous remettre en question, nous faire découvrir d’autres cultures, d’autres manières de penser, à attiser notre curiosité… Ils servent surtout à nous émouvoir, à créer une empathie avec les personnages, avec l’autre. Grâce aux histoires fictionnelles ou réelles, nous découvrons les luttes (personnelles, politiques, etc.) des autres, à quel point elles peuvent être proches des nôtres. Si les histoires ne sont pas des miroirs, qui nous aident à avancer, guérir, découvrir, elles sont des portes vers de nouveaux horizons, vers l’imaginaire. L’imaginaire -cette fabuleuse notion abstraite que l’on cherche à tuer pour « être dans la réalité »- est notre meilleure arme pour inventer un monde meilleur, plus juste et plein d’espoir.
CV express
Francilienne de naissance, je suis arrivée dans le Poitou, terre de mes ancêtres, en 2019, pour continuer ma carrière dans l’édition. Depuis, je fais mon chemin personnel en tant que rédactrice, autrice et autres casquettes. J’aspire à explorer toujours plus de nouveaux sentiers.
J’aime : les arts, la lecture, l’écriture, le thé Yunnan.
J’aime pas : le manque de bienveillance.
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