La mémoire des Poilus sauvée in extremis !

Comment les registres matricules du service militaire ont échappé aux flammes en 1940.

Le7.info

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Après la capitulation en 1940, les troupes allemandes investissent Poitiers et s’installent notamment à la caserne Rivaud. Celle-ci est alors le siège du bureau de recrutement militaire de Poitiers, qui gère en particulier les registres matricules récapitulant le parcours militaire de tous les appelés du contingent. Ayant besoin de place, les autorités allemandes décident de brûler tous ces registres qui ne leur sont d’aucune utilité. Le commandant du bureau de recrutement, Louis-Victor Lefin, entreprend alors de préserver ces registres. Pour détourner l’attention, il laisse brûler des journaux officiels sans intérêt et organise clandestinement, le 13 novembre 1940, le déménagement des registres matricules chez un particulier, résidant avenue de Nantes et prêt à prendre le risque d’entreposer ces documents à son domicile. La manœuvre réussit, les registres traversent sans encombre toute l’Occupation et sont par la suite remis aux Archives départementales.

Les registres en question concernaient les appelés du ressort de ce bureau nés entre 1880 et 1919, c’est-à-dire une grande partie des combattants originaires de la Vienne durant les deux conflits mondiaux. S’ils n’avaient pas été sauvés de la sorte en 1940, c’est donc une source importante pour l’histoire locale des deux guerres mondiales qui serait partie en fumée. En effet, les registres matricules fournissent des informations très détaillées sur le parcours militaire de chaque appelé du contingent : état civil, années de service militaire, affectations successives sur le front, périodes de captivité, blessures, décorations... Ils sont donc une source essentielle aussi bien pour la recherche historique que pour la généalogie. Tous les registres matricules de la Vienne, pour les appelés nés entre 1847 et 1920, peuvent être consultés sur 
archives-deux-sevres-vienne.fr.

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