Bienvenue dans l’ère des images générées par l’IA

Benoît Dujardin se penche sur la dernière « innovation » de l’entreprise OpenAI.

Le7.info

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Deux lignes de commande. Une minute d’attente. C’est tout ce qu’il a fallu pour créer le visuel illustrant cet article : une goule trônant sur le toit de Notre-Dame-la-Grande, dans un style digne du studio Ghibli. Bluffant, non ? Ce petit miracle est rendu possible par le nouvel outil de génération d’images intégré à ChatGPT, lancé le 25 mars dernier. Il n’aura fallu que quelques heures après sa sortie pour que des visuels « dans le style Ghibli » (le célèbre studio derrière Le Voyage de Chihiro) inondent les réseaux sociaux.

« Nous avons attiré un million de nouveaux utilisateurs en une heure », se félicitait Sam Altman, le PDG d’OpenAI, sur X. A titre de comparaison, il avait fallu cinq jours à ChatGPT, lors de son lancement, en 2022, pour atteindre ce cap, ce qui était déjà considéré comme un record. Mais comme souvent avec l’intelligence artificielle, l’enthousiasme déborde et les questions éthiques peinent à suivre. Quid des droits d’auteur ? De l’impact environnemental ?

OpenAI a en effet entraîné ses modèles à reproduire des styles artistiques sans l’accord des artistes ni compensation financière. Résultat : des millions d’images créées « pour le fun » sur les réseaux… et une consommation énergétique telle qu’OpenAI a dû temporairement restreindre l’accès à son service. Pour Hayao Miyazaki, cofondateur du studio Ghibli, l’utilisation de l’IA pour générer de l’art pose un problème plus profond encore : « une insulte à la vie elle-même », disait-il déjà en 2016. « J’ai l’impression qu’on s’approche de la fin du monde. Nous, humains, avons perdu foi en nous-mêmes. »

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