Assistants réalisateurs, les as du compromis

Les étudiants du master assistant réalisateur de l’université de Poitiers présentent leurs chefs-d’œuvre au public, ce mardi au Dietrich. L'occasion de découvrir leur métier qui consiste d'abord à lever toutes les contraintes de tournage.

Romain Mudrak

Le7.info

« Un homme cherche à rentrer chez lui. Alors que sa mémoire se trouble, des images de sa femme s'imposent à lui... » Le décor est posé. Spit Fire est l'un des trois courts-métrages de fin d'études du master assistant réalisateur qui seront projetés le mardi 15 avril au Dietrich, à Poitiers, dans le cadre de la soirée Tout court. Lors du tournage en 2024, plusieurs scènes se sont révélées de véritables casse-têtes pour les apprentis chefs de plateau à la manœuvre. « On a beaucoup tourné en forêt de Ligugé, se souvient Anne-Laure, aujourd'hui en master 2. Evidemment sans prise électrique pour les lumières, il a fallu trouver un groupe électrogène et le placer assez loin pour éliminer le bruit ! On a souvent fini très tard. » Sans oublier cet autre plan capté dans un bus de ville : « Vitalis nous le mettait à disposition pendant deux heures, on a placé nos figurants, ça bougeait beaucoup ! »

Système D

Dans le milieu du cinéma, l'assistant réalisateur « prépare et supervise le tournage en s'efforçant de rendre compatibles les visées esthétiques du réalisateur avec les contraintes budgétaires et techniques du projet », selon la définition officielle. Autant dire que ce sont les as du compromis. Ils doivent allier culture cinématographique et connaissances techniques en termes de prise de vue, lumière, montage. « De nombreux professionnels interviennent durant leur cursus dont un expert VFX qui vient leur parler des effets spéciaux, explique Laurence Moinereau, responsable du master. Mais attention, les assistants réalisateurs doivent mettre leur ego de côté, ce n'est pas leur film. »

Chaque promotion ne compte que huit étudiant(e)s issu(e)s des parcours Arts du spectacle ou cinéma-audiovisuel. Mais pas que... La sélection est rude. L'université a reçu 179 candidatures pour la rentrée 2025, 120 l'an dernier. « A la fin, tout le monde travaille, poursuit Laurence Moinereau. Certains à la mise en scène ou à la régie, d'autres à la gestion des castings et des figurants. » Une ex-étudiante était au générique de L'Amour ouf, le dernier film de Gilles Lelouche. Anne-Laure se souvient qu'avant l'entretien, on lui a demandé de prendre une photo insolite avec toutes les autorisations nécessaires. « Dans ce métier, il faut savoir se débrouiller et communiquer, être réactif et très organisé. » Reste ensuite à se montrer convaincant durant ses stages.

Soirée Tout court, projection de trois courts-métrages suivie d'un échange avec les équipes du film (réalisateurs et anciens étudiants du master), ce mardi à 20h30, au Dietrich, à Poitiers. Entrée gratuite. Retrouvez d'autres courts-métrages et des témoignages d'étudiants sur ampar.fr.

 

DR Mohammad Kabirian

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