Adaptation forcée pour le solaire

Un arrêté paru au 
Journal officiel le 
27 mars dernier fixe de nouvelles conditions tarifaires pour les installations de panneaux photovoltaïques. Les professionnels du secteur analysent cette nouvelle donne.

Charlotte Cresson

Le7.info

La filière du photovoltaïque brillait tout particulièrement en 2024 avec 680 000 installations en France et une production d’électricité solaire dépassant celle du fossile. Mais le gouvernement a décidé de mettre le pied sur le frein. Le 27 mars dernier, un arrêté fixant de nouvelles conditions tarifaires a en effet été publié au Journal officiel. Le texte prévoit une diminution de la prime à l’investissement délivrée par l’Etat pour les petites et moyennes installations 
(désormais 80€/kWc). « Ce n’est pas la première fois. La prime, qui a déjà baissé l’an dernier, a été divisée par deux cette fois-ci », indique David Dornbusch, directeur général de l’entreprise Vertsun, à Jaunay-Marigny. Le professionnel craint que cette mesure ne dissuade les particuliers qui souhaitaient se lancer. « Ils ne vont pas forcément se freiner sauf si cela crée un effet psychologique. Pour beaucoup, la prime signifie que l’Etat a mis son tampon, qu’il valide. Là, on peut avoir l’impression qu’il se désengage un peu. » Un avis partagé par Pascal Texereau, co-gérant de la société S2ED, à Montamisé. « Dès qu’il y a une instabilité les gens sont perdus et ça se comprend. » Un espoir semble néanmoins se profiler dans les mois à venir. Cette baisse de la prime devrait, en effet, être compensée par une diminution de la TVA de 20% à 5,5% sur l’installation prévue par la loi de finances en… octobre prochain. « Le décalage entre les deux dates est ennuyeux puisque cela désorganise le marché à court terme », souligne David Dornbusch. 


Objectif autoconsommation

A cette prime rabotée, le texte prévoit également un prix de rachat du surplus d’électricité par l’Etat divisé par trois. « Il passe ainsi de 12,7 centimes d’euro le kilowattheure à 
4 centimes », précise Pascal Texereau. L’objectif ? Encourager les particuliers à se tourner vers l’autoconsommation. Alors, les panneaux solaires vont-t-ils devenir moins rentables ? Pas forcément. « Je pense que cela peut pousser le marché vers des produits plus élaborés », confie David Dornbusch. Parmi ces produits, les batteries domestiques pour stocker l’électricité non consommée. « Avec cette mesure, la rentabilité des batteries double d’un seul coup, note Pascal Texereau, dont la société est déjà adepte de ce mode de stockage, encore rare en France. Une installation avec batterie coûte autour de 
20 000€. Cela nécessite une gestion mais d’un autre côté c’est extrêmement rentable. » Pour les professionnels du secteur, ces annonces doivent surtout 
« inciter les clients à consommer l’électricité produite ».

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