Lumière 
sur le handicap

Depuis vingt ans, l’attraction « Les Yeux Grands Fermés » propose aux visiteurs du Futuroscope une expérience sensorielle hors du commun mêlant inclusion professionnelle, soutien à la recherche et éveil citoyen. Deux millions de personnes l’ont réalisée.

Pierre Bujeau

Le7.info

Zanzibar, Tokyo et la Cordillère des Andes. Trois destinations que tout oppose… enfin presque. Depuis deux décennies, « Les Yeux Grands Fermés » invite les visiteurs du Futuroscope -deux millions depuis samedi- à un périple unique : une immersion totale dans le noir pour expérimenter le monde tel que le vivent les personnes non voyantes. Bien que payante, l’attraction continue de susciter un vif engouement auprès du public. « Le public est en quête permanente de sensations fortes. On investit beaucoup pour répondre à cette attente avec de nouvelles attractions. Et pourtant, nous sommes fiers de voir que des expériences plus sensibles comme celle-ci continuent à séduire », souligne Rémy Tréguer, directeur de l’expérience client au sein du parc. Une satisfaction qui se traduit par les chiffres. Depuis sa création, « Les Yeux Grands Fermés » figure parmi les trois attractions préférées du Futuroscope, avec une note moyenne de 9/10 attribuée par les visiteurs. Ici, l’adrénaline et les frissons laissent place à l’empathie et l'émotion. Ce sont les guides malvoyants qui accompagnent les voyants dans l'obscurité, les invitant à lâcher prise. « Régulièrement, des gens pleurent en sortant du parcours, confie Chloé, animatrice malvoyante. Ils prennent conscience de l’importance de la vue et me posent mille questions sur ma vie quotidienne. Est-ce que je suis heureuse ? Est-ce que je rêve ? » Dans le nouveau parcours 2025, 9 odeurs, 
32 sons et 50 sensations tactiles ont soigneusement été intégrés pour troubler, désorienter et, surtout, faire ressentir autrement. De quoi en prendre plein les sens et éveiller les consciences.

Une attraction vectrice d’inclusion

Au cœur du parc, l’association « Les Yeux Grands Fermés » ne se contente pas de gérer son attraction éponyme : elle porte un véritable engagement social. Fonctionnant en toute autonomie, elle prend en charge l’intégralité des frais liés à son activité et reverse 50% des bénéfices générés par la billetterie à des organismes et des événements dédiés au handicap. La structure a formé et employé 
50 guides en situation de handicap visuel, affirmant ainsi sa mission d’inclusion. Mais son action va bien au-delà. L’association finance des événements sportifs accessibles aux non voyants et soutient financièrement les travaux du professeur Nicolas Leveziel, chef du service d’ophtalmologie au CHU de Poitiers, sur la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). 500 000€ ont été reversés à l’ensemble des partenaires depuis sa création.

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