A Pleumartin, Stéphane Forêt-Deleau parvient à moderniser la vannerie en proposant des alternatives plus contemporaines aux paniers en osier, plutôt désuets.
Sacs, luminaires, mobilier, éléments de décoration... Depuis quinze ans, Stéphane Forêt-
Deleau sort des sentiers battus et va plus loin que le traditionnel panier en osier, si populaire dans la vannerie française. « Le traditionnel, c’est très bien mais je m’embête un peu. C’est une activité très prenante alors j’ai envie de toucher à autre chose. Pour montrer la richesse du métier, je fais peu de paniers »,
confie-t-il. Depuis quelques mois, et après plusieurs années à Chauvigny, l’artisan originaire de Haute-Savoie a installé son atelier dans une ancienne ferme de Pleumartin qu’il commence à rénover. Le nom de son entreprise ? « Aozilh », comprenez « osier » en breton. Ça ne s’invente pas ! Mais si les pousses de saule restent l’un des principaux matériaux utilisés par le vannier, il ne s’interdit pas le bambou, l’écorce ou encore le jonc. Parmi ses réalisations, de la décoration pour des restaurants, des œuvres d’art ou encore le sac Pin Bucket en osier blanc et lacets de cuir de la maison Delvaux.
Transmettre, toujours
L’ancien ingénieur en génie biologique s’est formé au sein de la dernière école française de vannerie, à Fayl-Billot (52) en 2010,
et n’a jamais arrêté depuis. L’an dernier, il s’est notamment formé au travail du bambou... au Japon, où il a pu délivrer à son tour ses connaissances de la vannerie française. Et si apprendre continuellement est important pour lui, Stéphane Forêt-Deleau propose aussi des stages d’initiation au tissage pour les enfants et les adultes. Un moyen pour l’artisan de transmettre sa passion, de faire prendre conscience aux stagiaires du temps de travail nécessaire pour réaliser une pièce mais aussi pour mettre un peu de beurre dans les épinards. Dépendant des saisons, l’artisan peut en effet percevoir un revenu stable toute l’année. « Nous vendons surtout l’été et nous fabriquons l’hiver. L’activité permet d’avoir un revenu pendant cette période. » La vannerie se divise en deux métiers rares et méconnus : celui de vannier et celui d’osiériculteur, qui cultive l’osier.
« Nous ne sommes plus que 250 vanniers en France. Les industriels et les grandes marques connaissent peu et font des confusions. » Si quelques machines modernes existent, Stéphane, lui, travaille à la main et utilise des outils d’origine extrêmement difficiles à trouver, comme un ciroir pour écorcer l’osier ou une éclisseuse pour le désépaissir. Sollicité par les professionnels et particuliers, l’artisan ne compte pas s’arrêter là. Pourquoi ne pas viser un titre de Meilleur ouvrier de France ?