
Aujourd'hui
Le cancer de la gorge ou plutôt « les » cancers de la gorge représentent 15 000 cas chaque année en France. « Ils peuvent notamment toucher la langue, le pharynx ou encore le larynx », indique le Dr Xavier Dufour, chef du service d'ORL, de chirurgie cervico-faciale et d'audiophonologie au CHU de Poitiers.
Si le tabac et l’alcool sont les principaux facteurs de risques, 30% des cancers de la gorge sont causés par le papillomavirus humain (HPV). « Ils touchent des personnes de 55-60 ans en moyenne mais aussi des plus jeunes. » Si beaucoup d’infections au papillomavirus disparaissent spontanément chez certaines personnes, un cancer peut se développer. « Ce seront plutôt des cancers qui toucheront les amygdales palatines ou la base de la langue. »
« Un mal de gorge, des difficultés pour avaler, une modification de la voix, une douleur semblable à une angine ou encore des douleurs dans l’oreille, à la langue, des ganglions dans le cou… » Les signes cliniques qui alertent sont d’une grande banalité. Si ces symptômes sont en grande majorité le signe d’une affection bénigne, ils doivent être surveillés. Une infection doit en effet cesser au bout de quelques jours. « Quand ces symptômes persistent plus de trois semaines, il faut consulter. »
Les cancers de la gorge diagnostiqués tôt ont un excellent pronostic. A l’examen clinique peuvent s’ajouter un scanner, une IRM ou une biopsie. « Nous pouvons aussi réaliser une fibroscopie. Cela ressemble un peu à un spaghetti avec une caméra au bout. L’examen se fait sous anesthésie locale, on ne va pas plus loin que la gorge donc c’est désagréable mais pas douloureux. » Les traitements varient ensuite en fonction du type de cancer et de la zone touchée. « Nous pouvons réaliser une chirurgie et radiothérapie, une radiothérapie et une chimiothérapie ou encore une immunothérapie. » Des reconstructions sont envisageables en cas d’atteintes trop importantes. « Il est notamment possible de poser un implant phonatoire afin de créer une nouvelle voix. »
La prévention doit s’effectuer toute l’année, au-delà de la campagne annuelle Rouge-Gorge dédiée aux cancers de la gorge. « Il faut avant tout éviter l’association alcool-tabac », insiste le Dr Xavier Dufour. S’il est, en revanche, plus difficile d’éviter le papillomavirus, un vaccin existe : le Gardasil 9. « Il est important de vacciner les adolescents contre le HPV. La vaccination se compose de deux doses pour les filles et garçons de 11 à 14 ans et de trois doses à partir de 15 ans. Des campagnes de sensibilisation sont mises en place dans les collèges. »
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