mardi 24 décembre
L’idée a germé dans la tête de mamans du quartier des Trois-Cités, à Poitiers. Soucieuses de lutter contre la délinquance des jeunes, elles se mobilisent pour que les enfants ne traînent plus le soir.
Le pédibus des Trois-Cités a repris du service cet été. Départ : 21h le mercredi, place de France, à Poitiers, avec au « volant » des mamans du quartier. L’initiative, originale, est partie d’un constat simple. « Les enfants traînaient dans la rue... », note Diakaby Mama, l’une des instigatrices de cet autobus pédestre. Informel et bienveillant, il sonne le couvre-feu pour les plus jeunes habitants qui ont l’audace de déambuler dans les rues et parcs à la nuit tombée.
« Il fait nuit, rentre à la maison! » Que l’injonction ait été formulée en français ou en guinéen, le geste du bras est explicite et les enfants, dont certains n’ont pas 5 ans, obtempèrent. Autour de la petite aire de jeu, ils s’égaillent comme une volée de moineaux et le silence revient. Même scène un peu plus loin au pied d’un immeuble. S’il le faut, Ousmane Kaba hausse le ton. « Quand les enfants traînent jusqu’à 22h ou 23h, ils peuvent se laisser influencer par des plus grands, tomber dans la délinquance », déplore ce papa qui, séduit par l’initiative, s’est joint au groupe de mamans.
Une expérience à poursuivre
Elles sont une quinzaine déjà à se relayer pour faire vivre le pédibus, avec le soutien d’animateurs du centre socio-culturel et de son vice-président Mamadou Souaré. « Nous restons volontairement en retrait car ce sont les parents qui sont les moteurs de cette initiative. De plus, ils ont l’expertise d’usage des maisons, le vécu », note l’administrateur. Mieux encore, ils connaissent les enfants par leurs prénoms et ont sur eux une autorité naturelle. « Et s’il y en a un qui ne veut pas, je lui dis que je vais en parler à ses parents », ajoute Ousmane Kaba qui interpelle également les groupes d’ados « pour les sensibiliser à faire moins de bruit, leur rappeler qu’il y a des personnes qui travaillent ».
Le pédibus a son circuit, fluctuant selon les besoins autour de « secteurs cibles » : le parc du Triangle d’or, la place Rouge, le city park... « Les effets sont très positifs », constate Mamadou Souaré qui espère qu’un « phénomène de contagion »chez les parents permettra d’étoffer les rangs et de prolonger cette expérience« made in Trois-Cités »au-delà de la rentrée des classes.
Toujours pour lutter contre la délinquance des jeunes, le centre socio-culturel développe deux autres actions : la recherche de petits boulots pour les 16-18 ans et la mise en place d’animations récréatives les soirs et week-ends.
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