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Les effets indésirables en consultation
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : vendredi 30 août 2019Après à la prise d’un médicament, vous avez constaté un effet indésirable qui ne figure pas sur la notice ? Le service de pharmacologie clinique et vigilances du CHU de Poitiers propose depuis juin des consultations inédites.
Le procès au pénal du Médiator, qui va s’ouvrir le 23 septembre, est de ces affaires qui désignent l’Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM), et par ricochet les Centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV). Il en existe trente et un en France, dont un à Poitiers. Leur mission : recueillir les témoignages des patients, médecins et associations d’usagers sur les effets indésirables de médicaments pour les signaler à l’ANSM. Comment ? Par téléphone, courriel, courrier... Ou, à Poitiers, depuis juin dernier, lors de consultations dédiées.
Novatrice, l’initiative doit permettre d’« améliorer le recueil des effets indésirables et les réactions des patients, explique la Pre Marie-Christine Pérault-Pochat, cheffe du service de pharmacologie clinique et vigilances qui propose tous les mercredis matin « des consultations d’une demi-heure à une heure, ce que les conditions actuelles de la médecine ne permettent souvent plus. » La différence, évidemment, n’est pas qu’horaire.
Un taux de notifications en hausse
Ces consultations doivent permettre de prendre en compte l’impact de la prise du médicament sur la qualité de vie du patient, et pas seulement l’effet clinique.« Cela va à l’encontre d’une approche cartésienne de la médecine, on reste souvent sur la notion de doute. » Concrètement,« on ne prescrit pas, on écoute et on recueille. Il ne s’agit en aucun cas d’interférer avec la prise en charge par le médecin traitant. » Et la Pre Pérault-Pochat d’assurer : « On ne juge pas non plus, ni les patients ni les médecins, car un effet indésirable peut survenir avec la bonne posologie. »
Certains effets indésirables peuvent conduire au décès. De 1 800 à 18 000 chaque année en France. Selon les sources, les chiffres vont du simple au décuple. Seule certitude, beaucoup passent encore sous les radars, y compris chez les médecins auprès desquels, malgré des interpellations régulières, la Pre Pérault-Pochat observe« une sous-notification ».
Malgré tout,« le taux de notifications est en progression ». A l’échelle du CRPV de Poitiers, il est passé de 55 notifications pour 100 000 habitants en 2016 à 85 en 2018, signe que la vigilance s’accroît.
Plus d’infos sur signalement.social-sante.gouv.fr
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