L’escape game séduit les entreprises

Le concept d’escape game séduit de plus en plus d’entreprises qui voient dans ce loisir en pleine expansion un moyen de fédérer leurs équipes.

Claire Brugier

Le7.info

Sur le tableau, à l’entrée de l’Escape League à Poitiers, Marion Poupart et Olivier Goarin ont accroché les photos de participants : des familles, des groupes d’amis mais aussi de collègues, détendus voire hilares. Leur présence n’a rien d’anecdotique. Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à inscrire leurs salariés à un escape game, pour le plaisir... et plus si affinités.  « L’activité a le vent en poupe car elle permet de rassembler les salariés et laisse de bons souvenirs », convient Jean-Luc Fourré, directeur de l’Association Poitou-Charentes des directeurs des Ressources humaines. 

« Avant, on avait les chasses au trésor, les jeux d’aventure... Mais il y a encore dix ans, les managers étaient réticents à l’idée de jouer pour apprendre quelque chose. Aujourd’hui, le serious gaming est devenu le fer de lance de très gros groupes,constate Alexandre Sztargott. Le directeur d’Escape Heroes, ouvert en juin à Châtellerault, revendique une certaine expérience dans l’événementiel.

Tout le monde à égalité

« L’avantage de l’escape game, c’est qu’il contient de manière intrinsèque les notions fondamentales du team building, comme la communication au sein du groupe, la confrontation de façons de penser différentes. Il booste aussi la créativité des utilisateurs, répond au besoin d’appartenance, développe la confiance personnelle... » Et ce quel que soit le thème de la pièce mystérieuse dans laquelle les salariés sont enfermés, avec un temps limité pour résoudre ensemble une énigme. 

« Cela ne demande aucune connaissance ni compétence particulière, tout le monde est sur un pied d’égalité, note Marion Poupart. Le jeu peut aussi révéler une autre personnalité. Après, le biais du jeu n’est pas la réalité et il ne faut pas faire de généralité. » 

Créer une dynamique

Preuve d’une vraie demande, les deux co-fondateurs de l’Escape League proposent des prestations externalisées  et viennent d’ouvrir une salle de réunion « pour absorber plus de monde ». Emmanuelle Dubois, directrice d’un département d’une trentaine de personnes au sein de la Caisse d’Epargne, a testé et ses équipes ont apprécié. « J’avais constitué des groupes en amont afin de mélanger les trois unités de mon département. Le concept oblige à capitaliser sur l’intelligence collective, cela permet de resserrer les liens. Aujourd’hui l’enthousiasme n’est toujours pas retombé. » 

Au sein du PB86, qui a tenté l'expérience l’an dernier, le constat d’Adrien Tallec, directeur administratif, est similaire. « Pour une équipe comme la nôtre, en début de saison, on cherche à fédérer. Cela permet aussi de voir comment les personnes réagissent dans l’installation du groupe, face à un problème... Ce n’est pas tant pour tirer des profils psychologiques que pour créer une dynamique. D’ailleurs c’est encore le sujet de chambrages ! »

Certaines entreprises peuvent également utiliser le concept à des fins de recrutement. « Dans ce cas, le recruteur peut rester avec nous dans la salle de visionnage ou passer de salle en salle en tant qu’observateur, explique le gérant des cinq salles d’Escape Game Poitiers, à Migné-Auxances, mais cela reste exceptionnel ». L’escape game reste avant tout un loisir.

À lire aussi ...