Rentrée scolaire : la confiance se mérite

Les premiers décrets de la loi sur « L’école de la confiance » ont été publiés. Attendu par certains, redouté par d’autres, ce texte devra vite prouver son efficacité, sous peine de voir la fronde redoubler cette année.

Romain Mudrak

Le7.info

Dans l’académie, près de 300 000 élèves s’apprêtent à effectuer leur rentrée scolaire dans quelques jours. Au sein de leur nouvelle classe, ils remarqueront sans doute quelques différences : l’apparition des drapeaux français et européen (au minimum sous forme d’affiche), la mention de la devise de la République et les paroles de la Marseillaise... C’est l’application de l’article 3 de la loi pour une Ecole de la confiance promulguée le 28 juillet dernier. Sûrement le moins discuté par les enseignants.

Pour le reste, une chose est sûre, à l’aube de cette rentrée 2019, la confiance voulue par le ministre de l’Education nationale n’est pas partagée. « Nous serons vigilants sur l’application des décrets », prévient Gilles Tabourdeau, le nouveau secrétaire départemental du Snuipp-FSU. A commencer par le financement des maternelles privées par les communes, sous-entendu par l’instruction obligatoire dès 3 ans (Le 7 n°440). « Poitiers, par exemple, a chiffré l’enveloppe à 270 000€. Nous ne voulons pas que ce soit aux dépens des écoles publiques. » Même chose du côté de l’inclusion des élèves handicapés en école ordinaire : « sans moyen supplémentaire, ni formation des collègues, la prise en charge sera moins importante qu’en établissement spécialisé ».

Les CE1 dédoublés en Rep
La question des effectifs enseignants demeure aussi un point de vigilance. En janvier dernier, lors de la présentation du budget de la rentrée, le recteur Armel de la Bourdonnaye avait jugé les moyens « satisfaisants pour nous permettre d’accomplir les réformes lancées par le ministre, donner la priorité au premier degré et assurer une justice territoriale et sociale ». Le nombre de postes ne varie pas malgré une baisse significative de près de 600 élèves en primaire dans la Vienne. Mais il reste à dédoubler les CE1 en Rep. Une mesure très bien accueillie d’ailleurs. Selon Jean-François Roland, de l’Unsa-Education, « le Dasen n’a quasiment plus de poste à attribuer pour les ajustements de rentrée dans le premier degré ». Ce qui laisse craindre un recours important aux contractuels et des problèmes de remplacement.

Cette rentrée 2019 sera aussi marquée par la fin des séries du bac et la réforme du lycée (lire en p. 10). Et on se souvient du bazar engendré par la grève d’une partie des correcteurs du bac en juin dernier... Sur un autre sujet, les nouvelles missions confiées aux trois rectorats de la région risquent de provoquer des remous (lire p. 11). Mais c’est d’abord cette loi sur l’école qui devra très vite montrer son efficacité. Réalisée tous les cinq ans, l’enquête Talis sur le moral des enseignants révèle que seulement 7% d’entre eux considèrent leur profession valorisée dans la société. Pour la confiance, on repassera.

Retrouvez l'intégralité de notre dossier sur la rentrée scolaire 2019.

 

Photo : archives NPI

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