Un pâtissier en ébullition

A seulement 21 ans, Romain Bert s’apprête à participer aux World Skills, la finale mondiale des Olympiades des métiers. Le rendez-vous est fixé à partir de vendredi à Kazan, en Russie. Humble et pragmatique, le jeune Poitevin est la révélation française en pâtisserie et chocolaterie.

Depuis plus d’un an, Romain Bert vit au rythme des concours d’excellence. Ce jeune pâtissier a passé tous les échelons. D’abord primé en Nouvelle-Aquitaine, il a décroché en mars dernier la médaille d’or des Olympiades des métiers lors de la finale nationale à Caen. Un titre qui lui a ouvert les portes des World Skills, la finale mondiale du savoir-faire artisanal organisée à Kazan, en Russie. Déjà sur place depuis quelques jours, ce prodige originaire de Jaunay-Marigny s’apprête à affronter les meil- leurs ambassadeurs de son domaine de vendredi à lundi. Depuis le 22 mai, date à laquelle il a reçu le thème (le championnat du monde de Formule 1) et le contenu des épreuves, Romain Bert suit une préparation intensive avec l’appui d’un formateur du CFA de Dunkerque qui a établi avec lui un planning d’entraînement. « On a d’abord travaillé le côté artistique et les techniques innovantes avant de chercher à gagner du temps sur toutes les petites tâches incontournables », raconte l’intéressé. Les gestes sont millimétrés et chaque seconde compte. Pour devenir le meilleur pâtissier du monde, impossible de perdre de vue fouet, cul de poule et autre spatule... Ni même son sèche cheveux et son ventilateur, très utile. L’expert a même conçu de son propre chef des moules uniques.

Les conseils du maître
Dans un premier temps, Romain Bert s’est affairé quatre à cinq heures chaque après-midi, après sa journée de travail. Puis le prétendant a reçu un coup de pouce inattendu dans son entreprise. « J’ai pu sortir de la production et utiliser les ustensiles et les matières premières du laboratoire grâce à mon maître d’apprentissage. » Des conditions de rêve. Et quel patron ! Pour la durée de son brevet de maîtrise, Romain Bert est entré en 2018 au service de Vincent Guerlais à Nantes, l’un des plus fins chocolatiers de France. « Venir ici me permet de franchir un cap. Il suit mon travail et me donne des conseils, c’est précieux », avoue le jeune homme qui a fêté ses 21 ans en juillet. Ses deux années passées au Trianon, à Poitiers, l’ont aussi fait grandir. Sans oublier son formateur du CFA des métiers de Saint-Benoît, Cyril Maître, qui a été le premier à le pousser vers les concours. Lui qui s’est découvert une passion pour les gâteaux au collège possède déjà un CV bien fourni. Et la suite ? Rien n’est figé ! «Je vis au jour le jour. En ce moment, je prépare la finale et je ne vois que ça ! Ensuite, je finirai le brevet de maîtrise et on verra. En tout cas, je ferai sûrement d’autres concours. »

Au fait, voici la réponse à la question que tout le monde se pose : sa pâtisserie préférée (à préparer et à manger), c’est le Paris-Brest ! Mais il apprécie aussi de réaliser des pièces montées pour de grands événements. Surtout les mariages de ses proches.