
Aujourd'hui
Entre 1819 et 1968, elle a fait vivre des dizaines de milliers de familles. Elle était au cœur d’entre elles et de toutes les conversations. Depuis plus d’un demi-siècle, La Manu est en transition, entre une histoire glorieuse mais révolue et un avenir à continuer d’inventer. Le site abrite aujourd’hui le musée de l’Auto, moto et vélo, la patinoire, l’Afpa, le centre des archives de l’armement, l’école des arts du cirque, le conservatoire, un skate park… Bref, l’ex-manufacture d’armes vit avec son temps. Depuis le début de l’été, bicentenaire de sa création oblige, un parcours d’interprétation permet de « relier le passé et le présent », dixit Virginie Tostain (*), animatrice architecture et patrimoine de Grand Châtellerault.
En pratique, trente-cinq panneaux en acier thermolaqué vous replongent dans un passé pas si lointain. L’occasion de découvrir beaucoup d’éléments insoupçonnés. Saviez-vous, par exemple, que tous les ouvriers avaient une fiche détaillée à leur nom, avec des éléments d’état civil, la date d’embauche, les sanctions et notations reçues au cours de leur carrière, des photos ? Petit indice : vous l’apprendrez devant le panneau n°10, juste de l’autre côté des Jardins du directeur où plusieurs totems vous renseigneront sur ce qui perdure à La Manu.
Neuf bancs, autant d’œuvres d’art
Au-delà du parcours-découverte, le Centre d’art contemporain de Grand Châtellerault a fait appel à neuf artistes pour agrémenter le site de neuf bancs en acier et béton. Autant d’œuvres d’art toutes en lien avec les activités actuelles de l’ancienne manufacture d’armes. Ainsi, Arnaud Cohen a-t-il agrémenté la sienne de citations liées au skate. Dont celle d’Enzo Ferrari : « C’est parce qu’il n’est à proprement parler ni un sport ni un moyen de transport que le skate a pu trouver sa place partout où on ne l’attendait pas. » La découpe du métal rappelle à certains égards, et c’est voulu, la technicité des manuchards. Lesquels sont ravis de cet hommage en forme de clin d’œil. A l’image de Pierre Herpailler, qui a réalisé son apprentissage ici entre 1954 et 1957. « C’est émouvant de découvrir que le site vit encore », conclut ce membre actif du Club des anciens de La Manu, Manu Chatel.
(*) Elle a quitté son poste depuis l’inauguration du parcours.
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