La Manu, l’Histoire en marchant

La manufacture d’armes de Châtellerault fête cette année ses 200 ans. Plusieurs événements majeurs se dérouleront fin septembre. En attendant, vous pouvez découvrir La Manu grâce à un parcours d’interprétation jalonné d’œuvres d’art.

Steve Henot

Le7.info

Entre 1819 et 1968, elle a fait vivre des dizaines de milliers de familles. Elle était au cœur d’entre elles et de toutes les conversations. Depuis plus d’un demi-siècle, La Manu est en transition, entre une histoire glorieuse mais révolue et un avenir à continuer d’inventer. Le site abrite aujourd’hui le musée de l’Auto, moto et vélo, la patinoire, l’Afpa, le centre des archives de l’armement, l’école des arts du cirque, le conservatoire, un skate park… Bref, l’ex-manufacture d’armes vit avec son temps. Depuis le début de l’été, bicentenaire de sa création oblige, un parcours d’interprétation permet de « relier le passé et le présent », dixit Virginie Tostain (*), animatrice architecture et patrimoine de Grand Châtellerault.

En pratique, trente-cinq panneaux en acier thermolaqué vous replongent dans un passé pas si lointain. L’occasion de découvrir beaucoup d’éléments insoupçonnés. Saviez-vous, par exemple, que tous les ouvriers avaient une fiche détaillée à leur nom, avec des éléments d’état civil, la date d’embauche, les sanctions et notations reçues au cours de leur carrière, des photos ? Petit indice : vous l’apprendrez devant le panneau n°10, juste de l’autre côté des Jardins du directeur où plusieurs totems vous renseigneront sur ce qui perdure à La Manu.

Neuf bancs, autant d’œuvres d’art

Au-delà du parcours-découverte, le Centre d’art contemporain de Grand Châtellerault a fait appel à neuf artistes pour agrémenter le site de neuf bancs en acier et béton. Autant d’œuvres d’art toutes en lien avec les activités actuelles de l’ancienne manufacture d’armes. Ainsi, Arnaud Cohen a-t-il agrémenté la sienne de citations liées au skate. Dont celle d’Enzo Ferrari : « C’est parce qu’il n’est à proprement parler ni un sport ni un moyen de transport que le skate a pu trouver sa place partout où on ne l’attendait pas. » La découpe du métal rappelle à certains égards, et c’est voulu, la technicité des manuchards. Lesquels sont ravis de cet hommage en forme de clin d’œil. A l’image de Pierre Herpailler, qui a réalisé son apprentissage ici entre 1954 et 1957. « C’est émouvant de découvrir que le site vit encore », conclut ce membre actif du Club des anciens de La Manu, Manu Chatel.

(*) Elle a quitté son poste depuis l’inauguration du parcours.

 

200 ans, une tonne d’événements
Le bicentenaire de La Manu charrie de nombreux temps forts jusqu’à fin octobre et la réouverture du musée Auto, moto et vélo. Le week-end des 14 et 15 septembre retient particulièrement l’attention. A partir de 20h le samedi, une reconstitution de l’entrée à l’usine à vélo servira de mise en bouche avant le spectacle 7’54 proposé par le Conservatoire de musique, de danse et d’art dramatique Clément-Jannequin et l’Ecole nationale de cirque qui présenteront une évocation de la vie à la manufacture. Le lendemain, de 10h à 18h, les associations sportives, culturelles et patrimoniales leur emboîteront le pas avec des spectacles, conférences, expositions, visites, animations… A signaler par ailleurs le grand spectacle nocturne des Commandos Percu intitulé Silence, le 21 septembre, à partir de 20h30. Musiciens et artificiers évoquent une « tempête de sons et de feu » d’artifice. Programme complet sur lamanu2019.grand-chatellerault.fr.

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