Déviation RN147 : un collectif présente son alternative

Décape, l’association de riverains de la RN147, a réalisé une étude d’impact détaillée des six scénarii de déviation sur la qualité de vie des habitants. Son président vient de la remettre à la préfète de la Vienne.

Romain Mudrak

Le7.info

La future déviation de la RN147 à l’entrée sud-est de Poitiers est un sujet tendu localement. Les services de l’Etat (Dreal) ont présenté six scénarii possibles en mars dernier. Des réunions publiques ont suivi et une association de riverains s’est constituée. Son nom : Décape. Le dernier épisode en date s’est déroulé vendredi dernier. Fort de ses 330 adhérents, « représentant un millier d’habitants », le président de ce collectif, Patrick Ferrer, a rencontré le secrétaire général de la préfecture, accompagné notamment du député Sacha Houlié, des conseillers départementaux Guillaume de Russé et Véronique Wuyts Lepareux, et de l’adjoint au maire de Mignaloux-Beauvoir, Michel Diversay. « Décape, cela signifie Défense du cadre de vie, du patrimoine et de l’environnement de Mignaloux-Beauvoir, mais c’est aussi le symbole qu’il faut décaper ce projet vieux d’un demi-siècle », argue l’intéressé. Son association a constitué un dossier étayé de 48 pages présentant « l’impact de chaque tracé sur la santé des habitants, la biodiversité et l’urbanisation ». « Nous avons vraiment réalisé une démarche scientifique, renchérit David Marchand, un autre membre actif de Décape. Pour chaque thématique, nous avons fait appel à des spécialistes, géographes, médecins, avocats, experts en travaux publics… »

Désencombrer le rond-point du CHU
Si les détails de cette étude seront dévoilés en septembre –« nous voulons laisser la primeur à la préfète »-, la préférence de l’association va clairement vers le tracé n°3, passant très au nord de la commune en venant de Limoges pour rejoindre la RN147 à Poitiers, en face de la voix André-Malraux (au niveau du château d’eau et de l’aire d’accueil des gens du voyage). « Il nous semble important de dissocier les flux de véhicules locaux et nationaux voire internationaux, 30% des 18 000 véhicules/jour ne s’arrêtent pas à Poitiers, explique Patrick Ferrer. C’est la même chose sur la RD951 (route de Chauvigny, 13 500 véhicules/jour, ndlr), qui bénéficierait aussi de cette déviation. En outre, cette solution permettrait de réduire l’encombrement du rond-point du CHU. »

Les adhérents de Décape proposent même un tracé très précis, qui « ne passe pas au cœur des centres de vie des gens ». Ils l’ont d’ailleurs parcouru à pied pour valider leur hypothèse « sur le terrain ». Vendredi, ils ont aussi invité officiellement la préfète de la Vienne à venir faire ce périple avec eux.

Les candidats doivent se prononcer
Le dénouement tant attendu n’est pas encore programmé du côté de l’Etat. D’autant qu’une autre annonce reste encore à venir sur la construction d’une autoroute entre Poitiers et Limoges. Avant les élections municipales, prévues les 15 et 22 mars 2020, Décape demande désormais à tous les candidats concernés de « se prononcer sur le sujet », à commencer par ceux de Poitiers et de Mignaloux.

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