mardi 24 décembre
Dans un secteur de l’imprimerie en difficulté, Ruel étiquettes n’échappe pas à la crise. Les rumeurs d’un nouveau plan social plongent les soixante- quatorze salariés dans le doute.
15 juillet 2011. Juste avant la fermeture annuelle de l’imprimerie Ruel, le PDG Antoine Bourin convoque les représentants du personnel. « C’était pour nous annoncer que l’entreprise risquait d’être en cessation de paiement au 15 août », se souvient Bruno Lagarde, délégué CFDT. Le choc. L’histoire se répète. Depuis 2006, quatre plans sociaux consécutifs ont poussé vers la sortie cinquante-deux personnes. Les « Ruel » étaient cent vingt-six, il y a cinq ans, contre soixante-quatorze aujourd’hui. Cette fois, « quinze personnes supplémentaires seraient sur la sellette ».
Sans hésitation, la plupart des salariés ont décidé de rogner sur leurs congés, d’un jour ou deux, pour livrer les commandes plus vite et tenter de repousser l’échéance du dépôt de bilan. Pari réussi ! Mais jusqu’à quand ? « Nous sommes dans l’incertitude. Le patron nous a parlé d’un plan de sauvegarde mais aucune démarche n’a été effectuée au tribunal de commerce », assure Bruno Lagarde. « Malgré une accélération de l’activité ces jours-ci, les volumes confiés par nos clients ont diminué ces derniers mois », souligne Thierry Barbeau de la CGT.
« Plusieurs scénarios sont étudiés »
C’est le paradoxe : la stratégie de « niche » de cette imprimerie familiale spécialisée dans les étiquettes de spiritueux semblait pertinente.
Implanté en centre-ville de Poitiers à partir de 1882, l’établissement a construit, en 1962, un bâtiment de 2 100m2 en face du lycée Camille-Guérin. Des clients prestigieux lui font confiance. Problème, les syndicats accusent la direction d’avoir stoppé trop tôt, il y a six ans, les investissements dans l’impression d’étiquettes traditionnelles pour miser sur l’adhésif qui ne représente aujourd’hui que « 20% de l’activité ».
« Cette erreur a empêché le renouvellement des machines. Nous devons refuser des commandes par crainte de ne pas fournir à temps. Certains clients ont préféré se détourner de nous », explique Bruno Lagarde, qui confie travailler encore sur une « bronzeuse » de 1940.
Dans ce bastion de l’imprimerie poitevine, qui pèse encore plus de 7M€ de chiffre d’affaires, « tout reste possible », selon le PDG Antoine Bourin. Qui conclut : « Plusieurs scénarios sont actuellement étudiés, rien n’est acté. »
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