
Aujourd'hui
Ô temps, suspends ton vol…
L'édito de la semaine est signée Nicolas Boursier.
Dans ce pays d'Amérique latine, des dizaines de milliers d'étudiants manifestent depuis trois mois, comme l'explique Yasnaia, membre du collectif « Colap » (Collectif de latino-américains de Poitiers) : « Ces jeunes veulent une éducation gratuite et de qualité. L'Ecole est devenue un vrai business. Le secteur privé a envahi tous les niveaux, de la maternelle au lycée. Désormais, les universités privées se multiplient également. » A ses côtés, Gladys assure que les étudiants sont obligés de « s'endetter très fortement pour apprendre. Le prix moyen d'une année universitaire est d'environ trois millions de pesos, soit 4 200 euros. Le salaire minimum n'est que de 180 000 pesos, soit 200 euros. En France, cela équivaudrait à 20 000 euros de frais d'inscription. »
Les étudiants mécontents ont été rejoints dernièrement par des syndicats de salariés qui souhaitent modifier la Constitution chilienne. « Elle date de Pinochet, rien n'a changé, s'indigne Yasnaia. Ce texte favorise clairement les plus riches. »
A la veille de l'anniversaire du coup d'Etat de Pinochet, Yasnaia et Gladys se souviennent qu'elles ont été contraintes de quitter leur pays à cause de leurs actes de résistance. Tout comme Herman, casquette du « Ché » vissée sur la tête, qui affirme avoir été « condamné par contumace à quinze ans de prison ferme au Chili pour avoir participé à la résistance ». Réfugié en France, il serait considéré là-bas comme un « terroriste ».
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