
Aujourd'hui
Ô temps, suspends ton vol…
L'édito de la semaine est signée Nicolas Boursier.
L’union n’a même pas un an de vie. Mais aucun nuage ne semble devoir troubler le ciel de cette nouvelle idylle. La convention partenariale signée au cœur de l’hiver par les centres hospitaliers de Poitiers et de Tours a même trouvé matière, le 29 juillet dernier, à la concrétisation de rêves (trop) longtemps restés inavouables. Ce jour-là, la fédération inter-hospitalo universitaire des maladies du foie et des transplantations hépatiques a définitivement jeté les bases d’une coopération promise à durer, en accompagnant le premier acte de prélèvement de foie du CHU poitevin.
Confiée aux soins du Dr Ricardo Gauzolino, spécialiste en chirurgie viscérale (il partage la fonction de préleveur avec son confrère Giacco Mulieri), l’opération, nocturne, a duré plus de six heures. « Plusieurs équipes, dont celle de cardiologie de Lyon, se sont relayées pour l’occasion, car les dons portaient non seulement sur le foie, mais aussi sur le rein, la cornée, les poumons et le cœur », explique le chirurgien. La transplantation, effectuée dans la même journée par les équipes du CHRU de Tours, a été couronnée de succès. « Deux semaines après, le patient, poitevin comme le donneur, se porte bien, sourit le Pr Christine Silvain, chef du service d’hépato-gastro-entérologie à la Milétrie et vice-coordinatrice médicale de la nouvelle fédération. Nous allons désormais le suivre à vie. »
Vingt-six greffes en sept mois
Tout début août, un deuxième prélèvement, effectué à La Rochelle sur un donneur tourangeau, a donné lieu à une greffe sur un patient lui-même tourangeau. Là encore, aucune complication n’est à signaler. « Depuis janvier, Tours a procédé à vingt-huit transplantations, dont la moitié sur des patients du Poitou-Charentes, se félicite Christine Silvain. C’est déjà plus que ce que l’unité de Nice a réalisé sur toute l’année 2010. Nous pouvons vraiment être fiers de ces premiers pas. »
Des pas déterminés qui préfigurent l’entrée des deux CHU dans une nouvelle dimension. « D’ici à 2013, nous souhaiterions tourner autour de 45-50 greffons par an, poursuivent les deux confrères. A terme, les prélèvements effectués ici, à La Milétrie, pourront servir tous les centres de l’Hexagone. C’est plus qu’une volonté, c’est une réelle ambition. » Qui se pare d’un autre souhait, rapidement exauçable : former de jeunes praticiens à l’acte de prélèvement et intégrer les chirurgiens seniors préleveurs à la consécration de la greffe. L’acte qui donne la vie.
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