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Jesse Sergent (Radioshack) a remporté, ce vendredi à Poitiers, la 25e édition du Tour Poitou-Charentes cycliste. Le Néo-Zélandais a fait la différence dans la côte de la Barre, l'habituel juge de paix de la grande boucle régionale.
La route remonte de la vallée du Clain et relie la route de Bonillet au plateau de Buxerolles. Huit cent mètres à 11% de dénivellation. La bien-nommée côte de la Barre est devenue, au fil du temps, le sommet de la grande boucle régionale. Ici, les vainqueurs du Tour Poitou-Charentes assoient leur victoire. Et Jesse Sergent, le vainqueur de cette vingt-cinquième édition, confirme la réputation du lieu.
Les amateurs de vélo ne s'y trompent pas non plus. Le public vient généralement en masse observer les ultimes rebondissements de la course. Aujourd'hui, ils étaient tous là: papi et mamie avec les chaises pliantes, les cyclotouristes assis sur le cadre de leurs montures, papa et le fiston juché sur les épaules... « Le meilleur endroit pour voir la course », affirme Jean-Luc, un Poitevin de 38 ans. « On a le temps d'observer les coureurs », complète Michel. Cette année, les spectateurs n'ont cependant d'yeux que pour un coureur. Thomas Voeckler, héros du dernier Tour de France, recueille la totalité des faveurs. Et quand le peloton pointe le bout de son nez, la foule lance d'une seule voix: « Allez Thomas ». Il faut alors attendre la fin du premier des trois passages pour entendre les passionnés passer aux pronostics.
« Ils vont aller au bout », lance Christian. Jimmy Engoulvent (Saur-Sojasun), Christophe Riblon (AG2R), Steve Chainel (FDJ), Alexandre Pichot (Europcar) et Luis Pasamontes (Movistar) ont, à ce moment, une minute d'avance sur le reste de la troupe. « Je n'y crois pas, rétorque Jean-Louis. Tu remarqueras que l'équipe du leader emmène la chasse à vive allure. » Un tour plus tard, la prédiction se vérifie. L'écart diminue de moitié.
En attendant le dernier passage, un regroupement se forme autour de Louise et son poste radio. Branché sur France Bleu Poitou, on écoute l'avancée de la course. Les coéquipiers de Jesse Sergent ont enfin la peau des cinq fuyards. Le Kiwi va toutefois se faire une première sueur froide. Il a crevé. « T'inquiète pas, glisse Christian. Sa formation va rapidement le ramener à l'avant de le course. » Aussitôt dit, Aussitôt fait.
Le klaxon de la voiture ouvreuse se fait entendre. Les coureurs arrivent. La côte de la Barre s'apprête à rendre son verdict. Le peloton avance en trombe à travers la nuée de spectateurs. Alors que le Néo-Zélandais récupère de ses efforts, Alex Dowsett (Team Sky), quatrième au général, tente l'impossible. Le Britannique vient de filer à l'anglaise.
Tout le monde retourne fissa autour de Louise... Dowsett entretient le suspense. Avec une poignée de secondes, il s'en va quérir la victoire d'étape. Las, l'écart n'est pas assez conséquent pour contrarier les plans de Jesse Sergent. Le poste de radio s'éteint sur la victoire finale du vice-champion du monde de poursuite... Jean-Louis, Michel et les autres s'en retournent à leurs pénates. A l'année prochaine, même heure, même lieu.
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