mardi 24 décembre
Les vitraux ne sont pas l’apanage des églises. Le musée de Curzay-sur-Vonne présente une collection étonnante de verres médiévaux aux motifs religieux, mais aussi aux figures plus contemporaines.
Le chant du diamant résonne depuis 1987 dans le petit village de Curzay-sur-Vonne, près de Lusignan. Plus les visiteurs curieux se rapprochent de l’église, et plus ce son si caractéristique s’intensifie. A certaines heures, les Ateliers du vitrail fourmillent de petites mains manipulant la roulette du vitrier. Ici, le geste est précis. Un seul passage suffit pour couper le verre aux dimensions recherchées.
La maîtrise du geste, voilà bien le point commun entre tous les créateurs exposés au musée du vitrail de Curzay-sur-Vonne. Au rez-de-chaussée, la collection permanente présente des vitraux d’une finesse exceptionnelle, datés du XIIe au XXe siècle. Imaginez la patience qu’il a fallu aux Ateliers Douard pour reproduire, en sépia, des scènes de la vie quotidienne, comme l’arrivée de pèlerins à l’auberge ou la distribution de pains aux pauvres sur une place de Bordeaux ! Renversants, ces vitraux des ateliers Lux Fournier, transpercés de lumière, font apparaître une scène nocturne. Plus le soleil est au zénith, plus l’image restitue la pénombre angoissante d’un soir sans lune. L’artiste ingénieux a dû tenir compte de l’éclairage extérieur pour ajuster son niveau de grisailles (oxyde ferreux qui, contrairement à ce que son nom indique, peut revêtir toutes les couleurs de l’arc-en-ciel). Plus étonnant encore, combien de mois ont été nécessaires à Frederico Vidal pour venir à bout de son œuvre faite de minuscules perles de verre cloisonnées ?
Plus loin, le portrait de Louis XIII est dessiné sur un autre vitrail, autrefois réalisé pour le château de La Bourdaisière en Touraine, propriété du prince de Broglie. Les visages, quoi de plus difficile à reproduire à main levée ? Stéphane Arrondeau et Michel Ducreux, deux artistes verriers de la Sarthe, ont poussé le défi à l’extrême. Ensemble, ils ont décoré les 50m2 de vitraux du réfectoire de la fonderie d’Antoigné (près du Mans) avec les portraits des « goules noires » qui l’ont actionnée au début du siècle dernier. Un moyen de célébrer la mémoire des ouvriers d’un autre temps. Certains de ces vitraux se trouvent actuellement rassemblés au musée de Curzay, au côté du visage du photographe Doisneau, fêté, cet été, dans toute la région de Saint-Sauvant.
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Bon à savoir
Infos pratiques
Ouvert tous les jours, sauf le mardi. Visite libre de 10h à 12h30 (3€) ; visites guidées à 14h30 et 16h30 ( 5€). www.musee-du-vitrail.com - 05 49 01 19 65.
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