Aujourd'hui
Sans être particulièrement houleux, le débat d'orientations budgétaires au conseil municipal de Poitiers a soulevé quelques questions. Notamment sur le choix de la municipalité de ne pas augmenter le taux d'imposition.
Pour la deuxième année consécutve, l'exécutif municipal achoisi de geler le niveau d'imposition des Poitevins. « Si je devais appliquer le programme pour lequel j'ai été élu, ils auraient dû augmenter de 2%, a pourtant déclaré le député-maire de Poitiers Alain Claeys. Mais je ne tiens pas à enfoncer la population dans la précarité ».
Insuffisant pour Maryse Desbourdes (Pour une alternative à gauche ) : « La Ville n’augmente pas le taux d’impôt pour préserver le pouvoir d’achat, c’est un doux euphémisme, car l’Etat se charge de la ponction. » Et de rajouter : « Le taux zéro en 2011 et 2012 est tout au mieux une pause que nous qualifierons d'électorale, après les hausses des trois précédentes années. » Conclusion partagée par Stéphane Braconnier, qui a déploré le « matraquage fiscal des trois premières années de mandat ». « Bref, vous nous servez un zéro fiscal largement trompeur », estime le chef de file de l'opposition UMP-Nouveau Centre.
Quoi d'autre ? Toujours au rayon financier, Francis Chalard a déploré, au cours de la séance, la baisse des dotations de l'Etat dans la part des recettes de la Ville. Selon le 2e adjoint délégué aux Finances, «cela équivaut à une perte de pouvoir d'achat de 2,5 % pour le budget de la Ville». Cela n'empêche toutefois pas la municipalité de maintenir le niveau des subventions allouées aux associations oeuvrant dans les domaines du social, de l'éducation, du handicap et de la citoyenneté. Celle accordée au CCAS progressera même de 2,1%.
27M€ d'investissements
Autres postes importants de dépenses dans le budget 2012 : la création d'équipements à Saint-Eloi (4,1M€), la fin des travaux de Cœur d'Agglo (8M€), le réaménagement de la place de Provence (3,8M€) et un programme de réhabilitation des équipements culturels, éducatifs et sportifs (8M€). Les investissements s'élèvent à 27 M€ contre 27,4M€ en 2011.
Concernant la dette de la municipalité, Alain Claeys a annoncé un encours de 106 M€, avec une durée de désendettement de neuf ans. Un constat qui satisfait Francis Chalard. « On peut considérer que la situation est correcte. Au-delà de dix ans, on commence à s'inquiéter.» Mais pour le député-maire, le véritable enjeu du budget 2012 consiste à maintenir l'épargne brute : «Pour l'instant, elle se situe dans une fourchette de 9,2 M€ à 10 M€. Je ne veux pas que l'emprunt serve à rembourser la dette».
Pour réaliser des économies, des coupes dans les dépenses courantes sont clairement envisagées. « Nous allons rationaliser les dépenses, annonce Francis Chalard. Le parc auto des agents de la ville sera en gestion partagée, nous faisons également des efforts sur nos dépenses en énergie». Le budget définitif sera voté le 26 mars prochain.
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