Le gestionnaire de réseaux SRD surveille chaque année les lignes à haute tension de la Vienne par hélicoptère. L’utilisation de ce moyen de transport est-elle encore appropriée avec l’émergence des drones ?
L’aéronef à hélices survole la Vienne depuis près de trente ans, suscitant à chaque opération son lot d’interrogations. Nouvel épisode de La carte aux trésors ? Intervention du Samu ?
Que nenni. Le gestionnaire du réseau électrique de la Vienne -la société SRD- veille chaque année à la conformité de ses équipements. En hélicoptère, à vol rasant. Son utilisation peut interroger… « L’hélicoptère est le seul véhicule permettant de transporter une équipe formée pour identifier les anomalies », explique le pilote d’Air Touraine. Lorsque l’observateur technique photographie, le navigateur donne la trajectoire à bord pendant que le pilote manœuvre l’engin autour du réseau. Cette chorégraphie permet d’identifier les équipements défectueux, à l’appui d’une technologie laser, appelée Lidar, capable de mesurer précisément les distances entre les lignes et les obstacles de toutes natures (hangars, végétation, antennes). « La technologie de télédétection, de par son poids, est difficilement transposable dans d’autres véhicules aussi maniables », précise Sébastien Dumas, directeur général de SRD.
Drone vs hélicoptère
Plus maniable et moins dangereux, le drone est utilisé dans de nombreux domaines d'activité, ce qui laisse à penser que son utilisation serait plus adaptée à ce type d'opération. « Nous sommes capables de voler six heures par jour lorsque la météo nous le permet. Tandis qu’un drone possède nettement moins d’autonomie », explique le pilote d’Air Touraine. A l’argument de l’autonomie vient s’ajouter celui de l’interprétation des images. Le drone ne peut se substituer à l’expertise d’une équipe spécialisée. Si l'intelligence artificielle embarquée existe déjà dans un drone, la technologie n’est pas encore au point. « Aujourd'hui, nous n’avons rien trouvé de mieux que l’œil averti d’un observateur technique », renchérit Sébastien. De plus, faire appel à ce type de prestataire représente un coût non négligeable,
90 000€ par an. Enedis a cependant déjà sauté le pas du drone, en complément de l'hélicoptère, pour survoler son réseau électrique en Loire-Atlantique.