Aujourd'hui
Cinq jours après la fusillade aux Couronneries, à Poitiers, qui a coûté la vie à Anis, 15 ans, l’heure est au recueillement et aux questions sur l'emballement politique et médiatique.
Des gerbes de fleurs devant le restaurant L’Otentik, des temps d’échange prévus au lycée Saint-Jacques-de-Compostelle et dans d’autres établissements scolaires de la ville... Poitiers s’est réveillée lundi le cœur lourd, après la fusillade qui a endeuillé les Couronneries jeudi 31 octobre vers 22h45 (le7.info). Habitants et commerçants évoquent la mémoire d’Anis, 15 ans, mortellement touché, comme celle d’un adolescent « sans lien avec le trafic de drogue ». « Un jeune homme sans histoire », ajoute Wajih Ayed gérant du restaurant voisin. L’avocate de la famille Me Yasmina Djoudi n’a pas dit autre chose dans une déclaration faite à nos confrères de La Nouvelle République-Centre Presse. Une façon de tordre le cou aux rumeurs les plus malveillantes. Extraits : « C’était un adolescent [...] qui pratiquait la natation et jouait au foot. Contrairement à certaines allusions, ce n’était ni une racaille, ni un narcotrafiquant. »
« Il doit rétablir la vérité »
La question qui brûle toutes les lèvres : comment en est-on arrivé là, sachant que quatre autres adolescents ont été blessés ? « Il (Anis) était au mauvais endroit au mauvais moment », a réagi la maire de Poitiers Léonore Moncond’huy sur les ondes de France Bleu Poitou. Ce fait divers tragique a été largement relayé par la presse nationale, avec des déclarations du ministre de l’Intérieur très tranchées dès le 1er novembre. Le lendemain du drame, le locataire de la place Beauvau, interrogé par BMFTV, a ainsi évoqué « plusieurs centaines de personnes […] entre 400 et 600 impliquées. Il s'agirait d'une fusillade devant un restaurant qui a tourné à la rixe ». Une information démentie une heure plus tard par des sources policières, qui ont fait état d’un rassemblement de 50 à 60 personnes en aucune façon liées à un règlement de comptes entre bandes rivales.
« Le ministre a commis une faute, il doit rétablir la vérité », s’insurge la maire de Poitiers, soucieuse que les Couronneries ne soient pas stigmatisées. L’élue est en revanche d’accord avec le ministre de l’Intérieur pour sonner la mobilisation générale contre le trafic de stupéfiants.
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