Aujourd'hui
Les mauvaises habitudes gonflent année après année le contingent des cueilleurs de champignons imprudents. Les cas d’intoxications avérées sont nombreux. Plus que jamais, la prudence est recommandée.
A l’automne, ils sont des milliers à s’égailler dans les forêts de la Vienne, à la recherche des cèpes, des girolles ou des pieds-de-mouton qui sauront flatter leurs papilles. Combien d’entre eux n’auront hélas pas cette chance de pouvoir apprécier la pitance, dupés qu’ils auront été par quelque faux-ami vicelard, une erreur de distinction d’un savoureux bolet à pied rouge et d’un toxique Satan ?
Alerte ! Un rapport édifiant de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a récemment rendu public le nombre de 400 intoxications aux champignons enregistrées en France cet été. Elle en avait déploré 1 482 entre juillet et décembre 2023, dont vingt-trois très graves. Stop à l’hémorragie. Responsable communication de la Société mycologique du Poitou (SMP), Yann Sellier monte au créneau. « Les personnes victimes de ces intoxications ne sont pas toutes inconscientes. En France, on recense 25 000 espèces de champignons. Dans la Vienne, 3 100. Les risques de confusion sont réels, même pour des cueilleurs avertis. On n’est donc jamais assez prudent. Plus encore lorsqu’on est utilisateur d’applications de reconnaissance photographique. Démonstration a été faite que ces logiciels commettaient plus de 60% d’erreurs. Comment faire confiance à une machine quand on méconnaît totalement le sujet traité ? »
Pas de place au doute
Comme chaque année, depuis plus de quatre décennies, avec la SMP, le champignon fera salon vendredi et samedi, à la Maison de la forêt de Montamisé. Après une cueillette ouverte à tous, un grand parcours pédagogique sera aménagé autour des différentes espèces rassemblées. L’occasion sera donnée aux membres de l’association de marteler quelques précautions d’usage. « La priorité est de ne ramasser que ce que l’on connaît sur le bout des doigts, sans confusion possible, avertit Yann Sellier. Au moindre doute, mieux vaut laisser le spécimen en terre. Si on le prélève, on doit impérativement l’isoler des autres et au plus vite consulter un spécialiste pour avis. Un pharmacien s’il a de l’expérience, les jeunes générations étant peu formées, plus sûrement une association comme la nôtre. Nous prêtons toujours une oreille attentive à ceux qui nous le demandent. »
Salon du champignon, samedi (sortie 10h, salon 14h-18h) et dimanche (10-12h, 14h-18h). Maison de la Forêt, à Montamisé. Entrée libre et gratuite. Plus d’infos sur societe-mycologique-poitou.org.
DR SMPÀ lire aussi ...
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