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En écho à la Journée mondiale de la maladie de Parkinson d’avril, le comité de la Vienne de France Parkinson propose un après-midi de sensibilisation et de partage(*), ce jeudi, à Châtellerault. Parmi les intervenants, Geoffroy Boucard, maître de conférences en Staps spécialisé en psychologie cognitive.
De nombreuses études ont fait la preuve des bienfaits de l’activité physique sur la motricité des malades de Parkinson. Qu’en est-il de ses effets sur les fonctions supérieures du cerveau ?
« Nous disposons effectivement d’une littérature pléthorique sur l’importance du rôle de l’activité physique sur les fonctions motrices, mais aussi sur l’équilibre et la prévention des chutes. Concernant l’impact de cette même activité physique sur les fonctions non motrices, attentionnelles et mnésiques, nous avons en revanche beaucoup moins de recul. Des expériences menées à travers le monde sur la prévention du vieillissement naturel tendent toutefois à faire peu à peu la preuve de leur efficience et de leur application possible et bénéfique sur des sujets souffrant d’une maladie neurodégénérative telle que Parkinson ou Alzheimer. »
Quelles sont vos propres convictions sur le sujet ?
« J’expérimente moi-même la double stimulation, physique et cognitive, à travers des entraînements dits combinés au cours desquels mouvement et réflexion sont concomitants. Je supervise pour cela le travail d’étudiants en licence et master « activité physique adaptée et santé » qui proposent des contenus à des seniors ou à des personnes ayant la maladie de Parkinson. Ils encadrent ainsi des sports d’opposition, tennis de table, rugby, foot, basket, boxe, qu’ils adaptent au profil et aux capacités de l’élève-patient, tout en veillant à garantir leur sécurité. Le seul fait d’avoir à réagir aux gestes et mouvements de l’adversaire nécessite une adaptation permanente à des situations nouvelles, ce qui sollicite des fonctions cognitives complexes -les fonctions exécutives- altérées dans le vieillissement normal et plus particulièrement dans la maladie de Parkinson. D’autres disciplines, faisant davantage appel à la mémorisation, sont aussi proposées »
A vous écouter, on peut affirmer que ce qui fonctionne pour la prévention et l’accompagnement du vieillissement naturel fonctionne aussi pour Parkinson ?
« Compte tenu des preuves dont nous disposons actuellement, j’ose effectivement le penser. En effet, le vieillissement normal peut engendrer des déficits moteurs, notamment l’équilibre, et cognitifs, au niveau de la mémoire et de l’attention, qui sont plus prononcés dans la maladie de Parkinson. Les activités physiques adaptées permettraient de modérer ces déficits et de retarder l’évolution des symptômes. Depuis deux ans, je propose donc à des publics en partie parkinsoniens deux programmes annuels de six semaines chacun, axés, l’un sur le développement de l’équilibre, de la force et de l’endurance aérobie, le second sur les entraînements combinés physique et cognitif. Les résultats et progrès sont hyper probants et les retours hyper prometteurs, avec 20 à 25% d’inscriptions supplémentaires cette année. »
(*)Journée de sensibilisation Parkinson. Jeudi 16 mai, de 13h30 à 18h, complexe de la Gornière, à Châtellerault. Entrée libre.
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jeudi 21 novembre