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Un homme, une femme, son amant. A partir de ce trio peu original qu’il plaque dans le milieu de la haute bourgeoisie parisienne, Woody Allen construit un 50e film bien trop lisse. En apparence.
Fanny et Jean semblent heureux dans le monde d’apparences et d’apparat de la haute bourgeoisie parisienne. Ils ont des dîners presque tous les soirs, des amis qu’ils critiquent avec ardeur, des préoccupations de riches qui alimentent des dialogues insipides. Leur vie s’écoule sans heurt jusqu’au jour où, coup de chance ou pas, Fanny croise avenue Montaigne, à proximité de la salle des ventes parisienne où elle est assistante, un ancien camarade de lycée. Et voilà que machine se dérègle…
Serait-ce son casting 100% français ? Coup de chance, le dernier-né de la filmographie de Woody Allen, ne convainc pas complètement, comme s’il lui manquait une petite touche… américaine ! Le réalisateur, quelle drôle d’idée, semble vouloir revisiter le théâtre de boulevard en inscrivant au cœur des beaux quartiers de Paris une histoire d’amant et de mari trompé. Mais sans passion ni fracas, en toute discrétion pour ne pas contrevenir aux codes de la haute société. Rien ne doit dénoter dans ce monde parfait, rien ne dénote d’ailleurs, si ce n’est peut-être la personnalité d’Alain, l’amant poète éperdu, et le naturel de Valérie Mercier dans son incarnation de la mère de Fanny. Au risque de lasser le spectateur, Woody Allen use et abuse d’images déroutantes de conformisme. Il abreuve le spectateur de dialogues dégoulinants de bienséance. Mais Woody Allen reste Woody Allen. Au fil des actes marqués par des fondus au noir, il décortique les relations humaines, amenant insidieusement le spectateur à douter de ses personnages. Au jeu de l’amour et du hasard, qui manipule qui ? Les dialogues, plein d’ironie et de sous-entendus, font remarquablement écho à l’intrigue. Doucement le suspense s’installe, renforcé par des notes de jazz, l’autre passion du réalisateur new-yorkais.
Thriller de Woody Allen, avec Lou de Laâge, Melvil Poupaud, Niels Schneider, Valérie Lemercier (1h 33min).
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.