Quentin Bernard de retour dans son Poitou

Revenu cet hiver à Niort, Quentin Bernard garde l’espoir de maintenir le club où il a débuté sa carrière en Ligue 2. Le Poitevin de naissance anticipe aussi son après-carrière, avec l’envie de continuer à s’investir dans la Vienne, ses racines.

Steve Henot

Le7.info

Pourquoi avez-vous décidé de revenir aux Chamois niortais cet hiver ?
« Ma volonté était surtout de retrouver les terrains. Cela faisait quatre ou cinq mois que je n’avais plus joué à Auxerre. Le nouvel entraîneur Christophe Pélissier m’a fait savoir assez rapidement qu’il ne comptait plus sur moi. J’ai eu plusieurs propositions, Niort a été le choix du cœur. J’ai vécu dix ans là-bas, j’y ai rencontré ma femme… Sans mon ancien coéquipier Matthieu Sans (aujourd’hui coordinateur sportif des Chamois, ndlr), je ne serais pas revenu. Tout était réuni, même si la situation du club n’est pas évidente aujourd’hui(*). »

Le maintien en Ligue 2 devient de plus en plus compliqué...
« Force est de constater qu’on est à la place qu’on mérite. Un journaliste me disait que vu de l’extérieur, c’était mort. Mais pour le vivre de l’intérieur, et même si nos chances sont minces, on y croit toujours. Ensemble, on doit tout donner sur les huit prochains matchs. »

Vous imaginez-vous en National la saison prochaine ?
« On a déjà connu une descente avec le club… (en 2008, ndlr) Mais ce serait une claque pour tout le monde. J’ai signé pour un an et demi, on discutera avec la direction en fin de saison. Ou peut-être que j’arrêterai ma carrière… »

Vous envisagez la retraite ?
« Même si c’est une petite mort pour le sportif, je suis à un âge (33 ans) où je dois y penser. J’ai déjà discuté avec le club d’un projet de reconversion. Je suis très intéressé par la nutrition et la préparation mentale notamment. Le syndicat des joueurs UNFP nous accompagne aussi dans notre réflexion, nous propose d’apporter notre aide à d’autres joueurs. Je pourrais aussi devenir ambassadeur de mes équipementiers personnels… Mais je n’ai pas envie d’arrêter, tant que je me sens bien physiquement et mentalement. »

En revenant à Niort, vous vous rapprochez de vos racines poitevines...
« Je suis un gars du coin, j’ai grandi à Buxerolles. Ma sœur et mon frère vivent à Poitiers, je serai bientôt amené à venir les voir plus souvent. Je reviens de temps en temps pour diverses actions comme le lancement de l’IRM en jeu au CHU, projet que j’ai parrainé pour l’association Un Hôpital pour les enfants. La semaine dernière, je suis allé rencontrer la classe option football féminin du collège Jean-Rostand à Neuville, pour leur parler du métier de footballeur professionnel. Je l’ai fait par sympathie pour l’un de mes premiers entraîneurs, Olivier Dauba, qui est papa d’une joueuse. L’an dernier, je m’étais engagé à leur acheter des crampons si elles remportaient leur quart de finale UNSS qui se déroulait à Auxerre. Elles ont terminé championnes de France, c’est une belle histoire. Récemment, je suis aussi allé à la Montée-Rouge, à Châtellerault, pour une intervention similaire auprès des jeunes du club qui commencent à passer des tests dans les clubs pros. Je leur dis qu’il faut prendre le temps de grandir, de jouer avec leurs copains… Pour ma génération, devenir pro était surtout une fierté. Pour eux, c’est plus souvent un objectif financier. »


(*)Sportivement, les Chamois niortais sont lanterne rouge depuis fin janvier et une défaite à Nîmes (3-2). Côté coulisses, le torchon brûle avec la mairie de Niort autour du devenir du club. Fin mars, le bureau de l’association a démissionné.

DR - Chamois niortais/Facebook

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