Les syndicats font le plein

Le mouvement social contre la réforme des retraites semble profiter aux syndicats de la Vienne. Les centrales historiques comme les plus récentes voient leur nombre d’adhérents augmenter. Une tendance qui s’exprime aussi dans les caisses de grève.

Le7.info

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« Pour la première fois depuis des années, des gens sonnent à la porte pour nous rejoindre, et ce depuis le début du conflit contre la réforme des retraites. » Cette phrase de Christophe Rabussier, secrétaire général de la CFDT 86 
(4 000 adhérents), la plupart des représentants syndicaux de la Vienne pourraient la prononcer en ce moment. L’opposition à la réforme des retraites semble mobiliser de nouveaux militants qui ne voyaient pas l’intérêt d’adhérer jusque-là. La position inflexible du gouvernement conforte cette tendance.

« En trois mois, nous avons déjà enregistré la moitié du nombre total de nouveaux adhérents de 2022, soit environ 150 sur la Vienne, et ceci quel que soit le secteur », assure Julien Hemon, responsable de l’UD CGT86 
(3 900 adhérents). Parmi les nouveaux profils, on voit des salariés de PME et d’associations, et beaucoup de femmes aussi. Les gens débattent dans les boîtes et se trouvent des points communs. Ils redécouvrent leur droit à revendiquer. » Le fait que toutes les centrales soient parvenues à dépasser leurs divergences pour s’unir au sein d’une intersyndicale a eu le mérite de redorer l’image du militantisme. « Il y a de la sympathie et de l’envie de la part des gens, le moment que nous vivons le favorise, estime de son côté Alain Barreau, de Force ouvrière. Sur un vrai sujet de société que sont les retraites, les organisations syndicales ont montré leur sens des responsabilités. » L’Unsa, plus récent dans le paysage syndical local, n’échappe pas à la règle, selon son secrétaire départemental Jean-François Rolland : « Des sections syndicales se créent un peu partout, surtout dans les petites entreprises et le commerce. Pas par centaines, mais ça compte. Chez les enseignants, ça monte aussi. »

Des caisses 
bien remplies

Qui dit hausse du nombre d’adhérents dit aussi gonflement de la caisse de grève. A la CFDT, elle est alimentée toute l’année par un pourcentage de la cotisation. « Elle a grossi au fil des années et permet d’indemniser à hauteur de 7,70€ de l’heure tous nos adhérents grévistes, explique Christophe Rabussier. On fait des remboursements tous les jours. Cela évite de faire appel à la générosité du public. » Les autres centrales syndicales bénéficient de la solidarité des particuliers, associations et parfois aussi de partis politiques. 
« A chaque manifestation, des gens viennent au camion pour donner des chèques », observe Julien Hemon pour la CGT. On se souvient que les « femmes de ménage » de Civaux sont parvenues à réunir plus de 
13 000€ au cours de leur premier mois de grève. Elles ont tenu 71 jours. La plupart du temps, la redistribution n’est pas une compensation automatique. Les aides vont en priorité aux collègues les plus en galère. « Que les donateurs soient remerciés de leur geste, renchérit Alain Barreau. Ils nous disent « ne lâchez rien, ne vous divisez pas ! ». Forcément, après trois mois, il y a de la fatigue mais aussi une grande détermination. »

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