Il sort d’un mois de mars bien rempli. En l’espace de quelques jours, Gaëtan Damy a obtenu son master de mathématiques à l’université Paris- Saclay et a arbitré son premier match international de football à Clairefontaine, opposant les sélections U16 de la France et du Luxembourg (1-0). « C’était une petite surprise d’être appelé », sourit-il.
Originaire de Brettes, en Charente, le jeune professeur agrégé de maths se passionne pour les lois du jeu depuis l’âge de 15 ans. Il a gravi les échelons pas à pas, jusqu’à devenir l’un des plus jeunes arbitres fédéraux dès ses 18 ans. Officiant en N3 et en N2 sur les pelouses de Nouvelle-Aquitaine, l’enfant du Stade ruffécois a fait cette saison ses premières armes en National. « J’ai eu l’opportunité d’arbitrer dans des grands stades, comme au MMA Arena au Mans, devant près de 14 000 spectateurs, raconte Gaëtan. Entre le poids des enjeux pour les équipes, les caméras et la supervision de la FFF, j’ai ressenti beaucoup de pression. Mais je n’ai aucun regret. » L’arbitre de 24 ans saura en fin de saison s’il est retenu pour évoluer plus régulièrement dans la 3e division nationale.
Lui n’est pas au cœur du jeu, auprès des joueurs, mais évolue le long de la ligne de touche. Choix irrévocable qu’il a mûrement réfléchi. « Il y a plus d’opportunités et ma personnalité collait davantage à ce rôle-là, explique l’ancien gardien de but. Je préfère être là pour aider l’arbitre central que d’être le patron du match. » Gaëtan se verrait bien mener une carrière à la Frédéric Cano, ex-arbitre assistant international qu’il a rencontré lors d’un stage. Sans toutefois se mettre la pression. « Il y a beaucoup de concurrence, on n’est jamais à l’abri des blessures et on peut aussi redescendre dans la hiérarchie. Je garde la tête froide et on verra. »
Ancien élève des lycées André-Theuriet à Civray puis Camille-Guérin à Poitiers, Gaëtan débute en parallèle sa carrière d’enseignant, cette année au LP2i de Jaunay-Marigny. Un rôle qui n’est pas sans similitudes avec celui d’arbitre. « Dans les deux cas, il faut savoir gérer les conflits, prendre ses responsabilités, réagir vite et travailler en équipe, énumère le prof stagiaire. Je suis très content de mon année au LP2i, j’ai appris plein de choses et progressé. L’arbitrage m’a beaucoup aidé à gérer ma classe de 33 élèves. » A la rentrée prochaine, le Charentais sera affecté dans l’académie de Versailles. Il espère pouvoir continuer à concilier ses deux activités, avec de longs déplacements à prévoir tous les week-ends. En Nouvelle-Aquitaine ou ailleurs. « Cette saison, j’ai eu la chance que le proviseur me laisse tous mes vendredis. C’est toujours très compliqué, il faut vraiment anticiper sur l’année. » Mais quand on aime…
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