Hier
Dans son jus depuis plus d’un demi-siècle, l’auberge Chez Cul de Paille garde en mémoire le passage de centaines de célébrités sur ses murs constellés de signatures. Son propriétaire Pierre Goubault et l’auteur Gérard Simmat racontent son histoire dans un ouvrage documenté.
Fin de la pause méridienne Chez Cul de paille. Dans la vénérable auberge du 3, rue Théophraste-Renaudot, à Poitiers, une femme se lève et dégaine son téléphone pour photographier les murs. Dans quel autre restaurant poitevin peut-on assister à une telle scène ? Si les cloisons défraîchies étaient douées de parole, alors elles passeraient à table, raconteraient la soirée passée ici par le champion cycliste Fausto Coppi en 1955 -le premier à signer-, le repas gargantuesque de Coluche, les deux passages remarqués de Brel, Brassens, Juliette Gréco, de Didier Ier roi de la Basoche, de Raymond Devos, Guy Bedos... A défaut, le patron des lieux Pierre Goubault -depuis 2014- s’est entiché de Gérard Simmat pour raconter « la véritable histoire » de l’auberge, ancienne antre du « chaisier » Louis Duranceau et flanquée de quelque 220 signatures authentifiées.
« On dirait un cimetière »
Le résultat se déguste comme un cochon confit à la bière Pietra du chef Benjamin Courgez, avec délectation. « On ne voulait pas d’un livre de recettes comme il en existe déjà beaucoup, assume le gérant. Cette auberge, j’y suis très attaché, c’est pour ça que je l’ai rachetée à la famille Faure (Georges, puis Bernard), qui la tenait depuis 1956. On peut raconter autrement que par l’assiette. » Alors Signature[s] replace Chez Cul de paille dans l’histoire de la ville, raconte comment un petit débit de boissons est devenu une institution, fourmille d’anecdotes aussi. Celle-ci, savoureuse, à l’heure où Michel Galabru s’exclame « Comme c’est inquiétant ! », en franchissant le pas de la porte. Pourquoi, lui demande alors Bernard Faure : « Avec toutes ces signatures, on dirait un cimetière », lui répond l’acteur. Le cimetière est pourtant plus que vivant, entretenu par Pierre Goubault et ses équipes. « Tous les deux ans, on fait venir une calligraphe pour que les signatures ne s’altèrent pas », précise le patron.
Jamais à la mode et donc indémodable, Chez Cul de Paille attire encore les personnalités de passage. A l’instar d’Edouard Baer, de Bertrand Belin, de Jean-Pierre Foucault ou encore de François Morel, tout à sa joie de griffonner aux côtés d’illustres anciens : « Entre Jean Marais et Bourvil, suis pas mal placé... merci ! » Il y a les célébrités, et tous les autres qui font vivre l’auberge à l’année. Certains, comme l’auteur Gérard Simmat et d’autres, en ont fait leur cantine au quotidien. Et d’autres les imiteront sans doute demain, Pierre Goubault y tient. « L’histoire de l’auberge rassure les gens, elle apaise », veut croire le gérant. Autant que de boire et manger à satiété !
Signature[s], la véritable histoire de l’auberge Chez Cul de paille de Poitiers - 160 pages - Prix : 25€. Disponible chez Gibert, à l’auberge...
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