Dans la Vienne, le bâtiment 
manque toujours de bras

La pénurie de main-d’œuvre est toujours d’actualité dans le bâtiment. Le secteur poursuit son « travail de fourmi » pour tenter d’attirer de plus en plus de jeunes vers ses métiers.

Steve Henot

Le7.info

Le chantier de rénovation des locaux de la Fédération française du bâtiment de la Vienne (FFB86) a pris un peu de retard. Alors qu’ils auraient dû être terminés le 
15 décembre, les travaux n’ont pris fin qu’à l’aube de 2023. 
« Pendant quelques jours, au lieu d’avoir six peintres, on n’en avait qu’un, soupire Benoît Jacquemin, le président. Cette pénurie de bras touche tous les métiers. »


« On manque 
d’enseignants »

Maçons, menuisiers, plaquistes… Dans le bâtiment, il y aurait encore 1 000 postes non pourvus sur l’ensemble du département. Cette tension sur le recrutement ne date pas d’hier, mais peine à se résoudre. « On est quasiment au plein emploi, on ne sait pas où trouver la main-d’œuvre aujourd’hui, se désole le président de la FFB86. Beaucoup ont quitté le salariat pour devenir auto-entrepreneur. Et on a du mal à la reconversion… » L’organisation professionnelle n’est pas parvenue à convaincre d’anciens ouvriers des Fonderies du Poitou Alu, liquidées le 5 juillet dernier, de rejoindre ses rangs. Porté par les ministres de l’Intérieur et du Travail, le projet de loi immigration, qui vise à créer un titre de séjour 
« métiers en tension » concernera forcément le BTP. Mais de là à dire qu’il pourra soulager le secteur, lequel forme déjà régulièrement des réfugiés…


Une bonne nouvelle toutefois : 
le Centre de formation des apprentis (CFA) de Poitiers « a refait le plein » avec 
650 jeunes. Benoît Jacquemin compte lui-même 20 apprentis dans son entreprise d’électricité, Lumelec (110 salariés). Presque tous sont assurés d’avoir un CDI à l’issue de leur apprentissage. « On drague de plus en plus de jeunes, mais on ne peut pas en prendre davantage puisque l’on manque d’enseignants. » Ces dernières années, la FFB86 ne lésine pas sur les moyens pour modifier les représentations : communication sur les réseaux sociaux, présence sur les salons, intervention dans les collèges et lycées… « Notre image change, il faut continuer ce travail de fourmi », insiste Benoît Jacquemin, qui se dit « optimiste » sur l’avenir malgré l’inflation sur le coût des matières premières.

DR - FFB

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