Hier
Plusieurs agriculteurs du Seuil de Poitou se sont rassemblés pour créer la Clique paysanne, un marché bio et local en ligne sans intermédiaire. Lancée il y a environ un mois, la démarche se veut une réponse à la baisse des ventes directes.
Le mardi, c’est préparation des paniers. Sous un hangar de la Ferme du Chant du Bois, à Marçay, plusieurs agriculteurs du Seuil du Poitou s’affairent, collectant auprès des uns et des autres les produits commandés la semaine précédente sur Internet. Il y a environ un mois, ils ont lancé la « Clique paysanne », un marché bio et local en ligne où ils proposent à la vente fromages, légumes, pains… Qu’ils distribuent eux-mêmes -à tour de rôle- le mercredi de 17h à 19h, en cinq lieux différents.
Le concept, proche du drive fermier, leur a été inspiré par Le Clic Paysan, marché en ligne créé en 2018 par un collectif de producteurs des Deux-Sèvres. Une démarche collective qui les a séduits, a fortiori dans une période qui reste délicate pour les circuits courts. « Après 2020, l’engouement pour les produits locaux a dégringolé et la vente directe a baissé, explique Thomas Litzer, jeune maraîcher installé à Marçay. Il fallait qu’on trouve un moyen de mieux valoriser notre travail. Le marché en ligne, c’est aussi une façon de s’adapter aux modes de consommation actuels : tout le monde n’a plus forcément le temps d’aller en magasin ou chez le producteur. »
« Plus d’impact en étant groupés »
Réunis en association et autour d’une « charte de valeurs », les dix-huit producteurs bio déjà engagés dans la Clique paysanne -tous dans un rayon de 30km autour de Marçay- sont totalement autonomes, sans intermédiaire. « C’est un projet collectif où l’on ne dépend que de nous-mêmes », confirme Marianne Desporte, maraîchère installée avec Benjamin Guinet à Saint-Sauvant (Gaec de la P’tite Sauvette). « Entre nous, il n’y a pas de compétition qui viendrait casser les prix, ajoute Thomas Litzer. En étant groupés, on a plus d’impact et c’est comme si on faisait cinq marchés d’un coup. »
Justement, avec la Clique paysanne, Marianne Desporte souhaite réduire sa présence sur les marchés à un par semaine, au lieu de deux aujourd’hui. « L’avantage est aussi que l’on sait ce qu’on doit produire, il y a moins de pertes », souligne Manon Belair, boulangère qui a aussi à cœur de mettre en avant des matières premières locales (ses farines proviennent d’un agriculteur meunier des Deux-Sèvres). Sans oublier la fraîcheur des produits. « Nos légumes de saison sont récoltés le jour ou la veille de la préparation », assure Thomas Litzer. Le maraîcher et ses collègues de la Clique paysanne se disent ravis du démarrage de leur nouvel outil. « En quelques jours, on est passé de 35 à 45 commandes par semaine, observe Marianne Desporte. On a déjà des fidèles, il y a du potentiel. » Objectif : 80 à 100 commandes hebdomadaires pour atteindre le seuil de rentabilité. D’autres produits -et donc producteurs- pourraient prochainement venir enrichir l’offre.
Plus d’informations sur lacliquepaysanne.fr.
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