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Depuis le 7 octobre, les vitrines, enseignes et publicités lumineuses doivent être éteintes entre 1h et 6h. Une mesure acceptée tant par les petits commerces que par les consommateurs, conscients des impératifs économiques et écologiques qu’elle sert.
Depuis le 7 octobre dernier, les vitrines, enseignes et publicités lumineuses doivent être éteintes entre 1h et 6h, à quelques exceptions près. L’injonction n’est pas nouvelle. Inscrite en 2021 dans la loi Climat et Résilience, elle apparaissait déjà dans le Grenelle 2… en 2010 ! Mais le « nouveau » texte abolit désormais le seuil de 800 000 habitants au-dessous duquel seul un règlement local de publicité pouvait jusqu’alors l’imposer. Localement, « 98% des commerçants du centre-ville de Poitiers éteignaient déjà leur vitrine la nuit », assure Jean-Baptiste Dubreuil. Le président de Poitiers le Centre évoque « la prise de conscience écologique des commerçants », dans un contexte de crise énergétique et d’urgence climatique. « Eteindre sa vitrine, c’est comme fermer la porte de son commerce lorsque la climatisation fonctionne. Consommation éco-responsable et économie, l’une ne va pas sans l’autre. Et puis une vitrine éteinte ne va pas diviser par deux notre chiffre d’affaires. »
A Châtellerault aussi, la démarche s’est imposée d’elle-même. « Spontanément, les commerçants éteignent leurs vitrines, la nuit et même entre midi et deux, en particulier les indépendants. Les grandes enseignes, c’est un peu différent, constate Nathalie Deranty, de la Fédération des acteurs économiques (FAE). Nous avions envisagé de diffuser une information concertée avec le député, mais nous ne l’avons pas fait. Et à l’approche des fêtes, ce n’est pas le moment. » Après un courrier envoyé fin février, la Ville de Poitiers a conçu un flyer à l’attention des commerçants sur « l’extinction nocturne des enseignes et vitrines ». Et Poitiers le Centre travaille à un projet plus large de sensibilisation et de prévention, en lien avec des partenaires comme Enedis.
« Un vrai pouvoir d’agir »
Les associations de défense de l’environnement sont aussi particulièrement vigilantes à l’endroit de la pollution lumineuse. Dans la nuit du 5 au 6 novembre dernier, à l’initiative de Greenpeace France, plusieurs d’entre elles ont entrepris de recouvrir les publicités lumineuses, voire de les éteindre. « Cette action a été très bien reçue par l’opinion, souligne Alain Pouhet. Nous avons eu plus de 12 000 likes sur Facebook, ce qui nous a même valu un message signalant une activité anormale sur la page ! », sourit le militant de Greenpeace Poitiers.
A l’échelle nationale, la pétition en ligne réclamant la disparition des panneaux numériques publicitaires a déjà recueilli près de 49 000 signatures. « On peut enclencher un cercle vertueux quand l’état d’esprit de la population bouge, poursuit Alain Pouhet. On l’a vu depuis l’étiquetage de 1 à 3 des œufs. Les numéros 3 se vendant moins, les producteurs ont dû s’adapter. Le consommateur a un vrai pouvoir d’agir. » De même, « cela pourrait être intéressant de communiquer pour expliquer pourquoi une vitrine n’est pas éclairée et paraît moins gaie, remarque Nathalie Deranty, en mettant en avant le coût et l’impact environnemental. » Le recours limité voire nul à l’éclairage des vitrines ou à des publicités lumineuses pourrait ainsi devenir, à terme, un vrai argument de marketing.
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