mardi 24 décembre
Vols, agressions, trafic de stupéfiants… Chaque semaine, quinze agents de la Brigade anti-criminalité de Poitiers traquent du gros malfrat au petit consommateur de cannabis.
Pour une fois, ce sont eux qui se mettent à table. Derrière les réticences de façade, la confession se libère. “Vous pouvez écrire qu’on est bien avec tout le monde.” Des fois qu’on en douterait !... Eux en sont intimement persuadés : la réputation de “cowboys” des agents de la Bac a vécu. “En tout cas, ici, à Poitiers, on n’entend rien de ce genre.” David S., 39 ans, a passé un tiers de sa vie “en tenue”, dans quelques quartiers chauds d’Ile-de-France. Depuis septembre, son intégration poitevine se déroule en douceur. “Les gars m’ont super bien accueilli, comme collègue et comme supérieur.”
Premier relais sur le terrain du commissaire et du commandant qui dirigent le service, le brigadier-chef a définitivement pris ses marques. “Ce n’est jamais évident de s’imposer quand on vient de l’extérieur, car nous formons une petite famille, explique son binôme, Didier. Si son profil et sa personnalité ne nous avaient pas plu, nous aurions ,pu nous opposer à sa venue. Là, on était tous d’accord.” A ses côtés, Loïc et Cédric acquiescent. Chez les “bacqueux” on ne badine pas avec l’esprit de corps. “C’est notre ciment”, lâchent-ils en choeur. Un ciment indispensable à l’accomplissement des missions dévolues à la brigade.
"Un bon poulet avec un flair de renard"
De jour comme de nuit, ils sont quinze à tourner sur Poitiers et sa couronne. Quinze hommes rompus à l’exercice de la chasse à vue et de l’interpellation. “Notre nez et nos yeux sont nos principaux atouts, assène le boss. Un bacqueux se doit d’être un bon poulet tout en ayant le flair d’un renard.” Vols et agressions conditionnent leur entreprise. Mais c’est bien la drogue qui mobilise l’essentiel de leur action. “Et pas que de la douce, convient Loïc. Aujourd’hui, on fait plus d’héroïne que de shit.” Dans leurs filets, une prise record de 4,5 kg de cannabis il y a six mois. Et l’“héro” ? “330 grammes, répond Didier. A 60 € l’unité, ça fait lourd !”
Dans les couloirs du commissariat, les loustics ne passent pas inaperçus. Et pour cause, ils sont les seuls à opérer en civil. “Pour mieux surprendre les dealers ou les voleurs”, sourient-ils. Les bacqueux, c’est un fait, sont les fins limiers de la police nationale. Sont-ils des flics à part ? Loin d’eux ce sentiment. “Nous n’avons pas l‘impression de prendre plus de risques que nos collègues en uniforme, rétorque David. Mais ce statut de chasseur et cette ;Indépendance d‘action nous conviennent bien. Et puis, si on en est là, ce n’est par hasard.”
Car tous ont postulé. Et tous ont acquis le droit d’atteindre leur Graal. Rapidité, endurance, tir, combat, droit pénal… Leur formation, réactualisée tous les trois ans, est lourde. Leur espérance de vie à la brigade, elle, est limitée. Neuf ans au plus sur un même commissariat. Et après ? “Après, on réendossera le bleu pour assister la population.” Sans regret. Avec cette fierté d’avoir donné du relief à leur combat pour l’ordre et la justice. Tout simplement
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