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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Pendant ses vacances estivales, Pierre-David Simonet a cru « halluciner » en découvrant le prix du MWh qu’il pourrait payer en 2023 auprès de son fournisseur, Engie : 1 000€ ! Quelques semaines ont passé et le dirigeant de Calminia (12 salariés, 3,5M€ de chiffre d’affaires) se voit désormais proposer un contrat à... 653,42€ le MWh. « Nous étions à 62€ en 2021 et 302€ en 2022 », s’étrangle le fabricant de pierres naturelles de Lusignan. Il a fait ses calculs. De 22 000€ l’an passé, sa facture d’électricité pourrait passer à plus de 180 000€. « Dans notre activité, nous sommes sur des marchés publics (80% d’aménagement urbain, ndlr). Nous avons déjà augmenté nos prix entre janvier et avril 2022. Je ne peux plus répercuter, je ne serai plus compétitif par rapport à mes concurrents portugais ou espagnols ! »
Son cri de détresse ressemble à un coup de gueule. « Sans faire de politique, il faut absolument désindexer le prix de l’électricité de celui du gaz... » En théorie, Calminia devrait pouvoir bénéficier d’un coup de pouce de l’Etat puisque l’énergie représente déjà plus de 3% de son chiffre d’affaires en 2022, sauf que l’administration prend en compte 2021 comme référence. Au-delà, les entreprises éligibles doivent démontrer que leur excédent brut d’exploitation est affecté. « On a passé l’année dernière à bosser pour payer les factures d’énergie. Je ne suis pas une super-industrie, on est entre le marteau et l’enclume », soupire Pierre-David Simonet.
Cette crise sur fond de guerre en Ukraine s’ajoute aux deux années compliquées qui viennent de s’écouler, dues au Covid et aux élections municipales. La PME est en effet très dépendante des collectivités. Investir dans ce contexte ? « Vu les incertitudes, c’est toujours risqué. » Malgré cela, Calminia porte un projet photovoltaïque de 2 500m2, 1M€ à la clé. « On n’est pas sûr de pouvoir le faire aboutir car le réseau ne pourra peut-être pas recevoir le surplus de production. » De quoi rendre un peu plus amer le chef d’entreprise, qui a décidé d’écrire à la Première ministre Elisabeth Borne et à d’autres élus.
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