mardi 24 décembre
Ancien SDF du Bois de Vincennes, Stéphane Berthuit a atterri à Poitiers le 20 mars dernier, grâce à la générosité conjuguée d’une propriétaire privée et de l’association des “Enfants du Canal”.
La vie réserve parfois de bonnes surprises. Stéphane Berthuit en sait quelque chose. Il y a un mois, il était hospitalisé au sein du service psychiatrique de l’hôpital Cochin (Paris) après une tentative de suicide. “J’en avais marre, j’étais au fond du trou, prêt à en finir”, confie ce Sans domicile fixe (SDF) de longue date. L’association des Enfants du Canal, avec laquelle il avait noué des liens dans le Bois de Vincennes, venait de lui annoncer qu’aucune place n’était disponible dans sa “maison” du 14e arrondissement de Paris. Aujourd’hui, Stéphane vit à Poitiers, dans un appartement au charme authentique du 58, boulevard du Pont-Joubert. Une résurrection. “Je suis encore dans les bois !”, glisse-t-il avec une pointe d’humour, à l’évocation des poutres qui servent de décorum à son “chez lui”. “En fait, les choses se sont enchaînées très vite. Charles Lavaud, travailleur social aux Enfants du Canal, est venu me voir à l’hôpital un mardi matin. L’après-midi, il m’appelait pour me proposer cet appartement, loin de Paris, de la violence… J’ai tout de suite dit oui.”
“Et maintenant ? un job !”
Elle n’aimerait pas qu’on la qualifie de bonne fée. Trop modeste sans doute. Mais, dans l’histoire, Sylvie Vitry a joué un rôle déterminant. “Des sans abris, j’en ai aidé beaucoup dans ma vie. Là, j’avais été très sensible au reportage réalisé par TF1 sur les SDF du Bois de Vincennes et diffusé fin 2008.” Dans la foulée, la retraitée du “9-3”, propriétaire de cinq appartements à Poitiers, avait actionné ses réseaux, au point d’offrir une seconde chance à Christophe et Wendy -installés au 2e étage de l’immeuble du Pont-Joubert-, puis à Stéphane plus récemment. Avec un toit au-dessus de leur tête, les trois ex-sans-abris de la région parisienne cherchent maintenant à avancer sur la voie de la réinsertion. “Je veux clairement un job, dans la sécurité ou la peinture, deux domaines dans lesquels j’ai déjà bossé par le passé”, avance pour sa part Stéphane. Son objectif ? Laisser derrière lui “la violence de la rue”, “l’humidité de sa toile de tente”, “l’isolement”. Pour de bon. Ses premiers pas à Poitiers l’ont convaincu de la justesse de son choix. Quand on a frôlé la mort, on goûte d’autant plus facilement à une nouvelle vie.
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